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L’Etat Islamique criminel n°1, al-Sissi co-responsable

Bain de sang en Egypte. Au moins 235 morts

Un carnage. Le terme est galvaudé, mais il n’y en a pas d’autre. 235 morts, au bas mot, et plus de 130 blessés, certains dans un état critique. C’est le bilan d’une attaque perpétrée contre une mosquée soufie dans la péninsule du Sinaï, en Eypte. L’attentat n’a pas été revendiqué mais il serait l’œuvre d’un groupe djihadiste ultra-réactionnaire. Mais le Maréchal-Président Abdel Fattah al-Sissi qui promet de « venger les martyrs » est également responsable également de cette attaque.

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Crédits photos : Stringer / AFP

Ce sont donc 235 fidèles et jeunes conscrits de l’armée qui ont été tués à Bir al-Abed, une petite ville du Nord du Sinaï égyptien, vendredi, jour de prière, dans une mosquée soufie, l’une des branches de l’Islam considérée comme déviante par les plus rigoristes. Les circonstances exactes de l’attentat ne sont pas encore complètement établies et plusieurs versions circulent, y compris dans les médias officiels égyptiens. Il y aurait eu, de façon simultanée ou différée, une attaque à la bombe ou à la voiture piégée et une fusillade à l’arme automatique contre les fidèles de la mosquée. Même si aucune revendication n’avait été formulée, vendredi dans la soirée, tous les soupçons se portent sur la la Wilayat Sinaï de l’Etat Islamique, la branche régionale de Daech qui opère dans la région.

Jusqu’à présent, c’étaient surtout les chrétiens coptes, les forces de sécurité, policiers autant que les jeunes conscrits réalisant leur service militaire obligatoire, qui étaient la cible des attentats dans cette région excentrée de l’Egypte, frontalière de Gaza, de l’Etat d’israël et de la Jordanie. L’Etat Islamique frappe désormais de façon indiscriminée tout ce qui, de près ou de loin, pourrait être assimilé à un non-allié. L’attaque de vendredi, de par son caractère massif, est tout autant le symptôme du caractère ultra-réactionnaire des courants djihadistes, qui fragmentent la société et font le jeu de l’Etat policier, que de la faillite de la stratégie répressive du Maréchal-président al-Sissi, arrivé au pouvoir après un coup d’Etat, en 2013.

Celui qui est l’homme de confiance des impérialistes et des présidents occidents, dont Emmanuel Macron, utilise en effet la question du « terrorisme islamiste » tout comme Hosni Moubarak, renversé en 2011, utilisait la menace djihadiste pour se gagner les bonnes grâces de l’impérialisme et faire régner la terreur dans le pays, réprimant tout ce qui peut être assimilé à l’opposition, à commencer par la gauche égyptienne et le mouvement ouvrier en passant par les Frères Musulmans et la communauté LGBTI. Le Sinaï est une région sur-militarisée depuis 2013 et les Forces Armées égyptiennes y livrent une guerre émaillée de « dommages collatéraux » et d’exactions contre ceux qui sont suspectés de collaboration avec l’EI, mais rien n’y fait : l’activité des groupes djihadistes, souvent issus de la criminalité organisée et des réseaux de contrebande frontalière, est loin d’être circonscrite. L’attentat de vendredi en est le sinistre témoignage.

Après avoir réuni ses principaux ministres et ses chefs des services de sécurité et de renseignement, al-Sissi a promis « une réponse brutale », mais également que « les forces armées et la police vengeront nos martyrs et ramèneront la sécurité et la stabilité avec force très prochainement ». Il ne s’agit en aucun cas des martyrs du Maréchal-président, et quand bien même il aurait décrété trois jours de deuil national. Al-Sissi, sa politique répressive et son installation au pouvoir, pour bloquer toute dynamique révolutionnaire née du renversement de Moubarak en 2011, est coresponsable de cette situation de guerre civile larvée que vit l’Egypte. Et celles et ceux qui, dans les capitales occidentales, le soutiennent, le sont tout autant. Encore une fois, ce sont « leurs guerres » et « nos morts », de ce côté-ci comme de l’autre côté de la Méditerranée.


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