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Rompre avec le dialogue social !

Dialogue social : malgré les nouvelles attaques, les directions syndicales toujours au chevet de Macron

Alors que Macron droitise son gouvernement et compte bien durcir ses attaques, les directions syndicales se retrouvent fidèles au poste : au chevet du gouvernement. Un retour aux « discussions » qui illustre une nouvelle fois leur volonté de poursuivre le « dialogue social ».

Alexis Taïeb

19 janvier

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Dialogue social : malgré les nouvelles attaques, les directions syndicales toujours au chevet de Macron

X (anciennement twitter) de Gabriel Attal @GabrielAttal

Le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, envisage de prononcer sa déclaration de politique générale devant le parlement, mardi 30 janvier. Pour préparer le terrain, les partis politiques, les organisations patronales et les syndicats, en l’occurrence la CFDT, la CGT et FO étaient invités à Matignon cette semaine. Ces dernières n’ont pas manqué d’accourir au chevet de l’ex-ministre de l’Éducation pour faire connaissance et « discuter ».

Au menu des « discussions », rien de bien concret, mais de l’écoute et surtout de l’écoute de la part d’Attal. Pour les directions syndicales, la priorité numéro une est de maintenir le fil du « dialogue social ». Pour la CFDT, il s’agit de donner des gages pour obtenir le « Compte Épargne Temps Universel », son cheval de bataille depuis la défaite des retraites. La cheffe de la CFDT a d’ailleurs été très claire à ce propos, expliquant que « renforcer le dialogue social » est une nécessité, rapporte l’AFP. Côté CGT, Sophie Binet a déclaré vouloir avoir « un échange franc, concret et efficace avec le premier ministre ».

Gabriel Attal temporise, les directions syndicales enchainent les demandes impuissantes

La numéro un de la CGT a notamment demandé au Premier ministre d’augmenter les salaires et, en ce sens, de convoquer les patrons du CAC 40. Sur la question de l’immigration, la CGT a demandé la régularisation des 500 sans-papiers soutenus par la CGT qui ont fait grève en octobre dernier. Même son de cloche du côté de Marylise Léon qui a formulé auprès du gouvernement l’importance de la question du pouvoir d’achat, ainsi que le « pacte de la vie travail », « l’index égalité femmes-hommes ».

En guise de réponse, Attal aurait globalement renvoyé à sa déclaration future au Parlement. Il a, entre autres, promis à la cégétiste la régularisation de 2 000 médecins étrangers travaillant dans les hôpitaux français, interdits d’exercer depuis le 1er janvier pour des raisons administratives. Des pseudo-concessions pour le gouvernement surtout lorsque l’on connait le manque de personnels à l’hôpital. Pour ce qui est des augmentations de salaires, cependant, on repassera. En parallèle, le président du Medef, Patrick Martin, s’est félicité de sa « bonne relation » avec le Premier Ministre.

Jeudi, lors d’une réunion du bureau exécutif de Renaissance, la Premier ministre a invité son parti à assumer une « forme de radicalité », expliquant que 2023 fut « une année difficile » et que 2024 « n’est pas voué à s’améliorer ». Autant dire que les intentions du Premier ministre ne sont pas à la faveur des classes populaires, mais d’une poursuite de la ligne toujours plus à droite du gouvernement. Et compte tenu des mesures annoncées lors de la conférence de presse du président le 16 janvier, il n’y a aucun doute à avoir là-dessus.

Macron à droite toute, les syndicats ne bougent pas d’un pouce et restent à son chevet

En effet, lors de son discours Emmanuel Macron a promis de nouvelles attaques contre l’école (généralisation de l’uniforme d’ici 2026, du SNU en seconde, cérémonies de remise de diplômes, réforme de la formation des enseignants), le monde du travail (relèvement des seuils de déclenchement des obligations, nouvelle loi Macron, augmentation du coût des médicaments) et les chômeurs (nouveau durcissement de l’accès à l’assurance-chômage).
Après une année 2023 marquée par la réforme des retraites, vingt-trois 49.3 en l’espace de dix-huit mois, la répression des révoltes des quartiers populaires, la loi immigration la plus raciste des quatre dernières décennies, et cette nouvelle batterie de mesures… aller au chevet de Gabriel Attal parait ainsi pour le moins décalé.

Alors que Macron continue à se droitiser, les directions syndicales ne bougent pas d’un pouce et se refusent à une moindre inflexion dans leur volonté de « dialogue social ». Cette politique s’inscrit pourtant dans la droite lignée d’une stratégie qui, depuis plusieurs mois, a fait du retour au dialogue social sa grande priorité et accompagne la régression sociale.

Face au « réarmement » macroniste, notre camp social aussi doit se réarmer

A l’heure où le gouvernement n’a qu’un mot à la bouche, le réarmement (civique, démographique, économique, de l’État, de la nation, etc…), tandis que l’inflation continue de ronger les salaires de l’ensemble des travailleurs, nous avons besoin nous aussi d’un réarmement stratégique de notre camp social.

Loin d’un pseudo-dialogue avec le gouvernement, dont la détermination à poursuivre sa droitisation et à avancer son agenda néolibéral ne fait pas de doute, c’est d’une logique totalement différente que nous avons besoin : un plan pour construire un rapport de forces, déployer l’énergie des masses, en construisant une stratégie qui articule la lutte contre la loi immigration avec celle pour la régularisation de tous les sans-papiers, les salaires, les retraites et les services publics, sans oublier Gaza. Pour exiger des hausses générales des salaires et des pensions ainsi que leur indexation sur l’inflation, mais aussi le retrait de la loi immigration et la régularisation de tous les sans-papiers, il faudra définitivement rompre avec le « dialogue social ».

Face au durcissement du régime, le mouvement ouvrier doit revenir sur le devant de la scène politique pour imposer ses mots d’ordre. Des rencontres à Saint-Denis et la conférence sociale aux négociations sur l’assurance chômage et l’emploi des seniors, à cette récente rencontre avec Gabriel Attal, les six derniers mois nous enseignent qu’il n’y a rien à espérer du dialogue social. Seuls la grève et le rapport de forces sont à même de faire reculer le gouvernement et le patronat.


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