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Répression syndicale

Marseille : de la prison requise contre des surveillants mobilisés face à la répression syndicale

A Marseille, l’acharnement contre trois anciens AED et militants CGT du lycée Victor Hugo, virés pour leurs luttes dans l'établissement, se poursuit. En procès hier pour une action de dénonciation de la répression syndicale, le procureur a requis contre eux des peines de prison.

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Marseille : de la prison requise contre des surveillants mobilisés face à la répression syndicale

Crédit photo : Révolution Permanente

A Marseille, l’acharnement contre les anciens surveillants du lycée Victor Hugo de Marseille se poursuit. Depuis 2021, l’établissement a été marqué par une importante répression syndicale contre des AED et militants CGT, attaqués pour leur mobilisation et pour avoir dénoncé le racisme d’un proviseur. Depuis 2021, les AED de Victor Hugo avaient en effet joué un rôle important dans la mobilisation contre la précarisation de ce statut, obtenant des victoires, et dans la dénonciation du climat sexiste et raciste entretenu par le proviseur de l’établissement.

Une mobilisation qui avait conduit au non-renouvellement et au licenciement d’une partie d’entre eux, dont le secrétaire de l’UL CGT centre-ville. Une offensive face à laquelle les anciens AED ont choisi de poursuivre le combat, malgré la répression. Ce mardi, trois d’entre eux étaient ainsi jugés à Marseille pour une action d’envahissement menée par la CGT le 1er juin 2023 au lycée Victor Hugo.Une initiative visant à dénoncer le licenciement abusif d’un des AED à l’occasion d’une journée nationale contre la répression syndicale.

Une centaine de personnes, militants syndicaux et politiques, étaient ainsi rassemblées hier devant le tribunal correctionnel pour leur apporter leur soutien et dénoncer cette répression, qui s’inscrit dans une offensive de grande ampleur à l’encontre de tous les secteurs combatifs du mouvement ouvrier ces derniers mois. Alors que deux AED étaient jugés pour « intrusion dans un établissement scolaire sans y être habilité » et le troisième renvoyé pour des faits de violences sur le proviseur qu’il conteste entièrement, le procureur a commencé par nier la nature politique du procès lors de l’audience.

« Ce ne sera pas le procès du syndicalisme. Ce sera le procès de personnes, et je dirais même de jeunes individus, qui ont fait le choix de se placer dans une situation hors la loi » a-t-il expliqué, tout en dénonçant l’action menée par la CGT. Pour illustrer l’absence de répression syndicale, le procureur a ensuite déclaré que deux d’entre eux, des surveillants racisés, n’auraient de toute façon pas la « culture » du syndicalisme. Des propos méprisants, flirtant avec le racisme, pour mieux justifier l’acharnement.

Comme un symbole de l’objectif répressif, le procureur a par la suite annoncé des réquisitions brutales : deux mois d’emprisonnement avec sursis simple pour les deux AED jugés pour « intrusion » et un an de prison ferme, dont six mois de détention à domicile avec surveillance électronique, pour le troisième. Une attaque de très grande ampleur contre le militantisme syndical et le droit à lutter contre les licenciements abusifs.

Un des avocats des prévenus a de son côté rappelé le contexte de l’offensive, et les propos « d’une ignominie et d’une ignorance crasse, d’un racisme dégoûtant » du proviseur envers ses élèves. Des propos que les AED jugés avaient choisi courageusement de dénoncer, subissant en retour une offensive d’ampleur. A l’époque, le proviseur avait accompagné cette répression de plaintes pénales, avec le soutien du rectorat qui déclarait « son plein et entier soutien à l’équipe de direction (…) ». C’est en réponse à cet acharnement que la CGT avait décidé d’envahir le bureau du proviseur, dans le but d’obtenir un rendez-vous avec le rectorat et la réintégration de l’AED licencié.

Rappelant que sur la trentaine de personnes ayant participé à l’action syndicale du 1er juin, seules trois avaient été interpellées et envoyées devant le tribunal, l’avocat d’un des prévenus a dénoncé la façon dont : « la procédure pénale est utilisée, détournée à des fins de répression syndicale. Sinon comment expliquer que seuls ces trois prévenus soient devant vous ? » Pour justifier ses réquisitions de prison ferme et de prison avec sursis, le procureur a insisté de son côté sur le fait que l’action n’était pas « politique » et orientée contre la répression et l’arbitraire de l’Éducation Nationale, mais constituait un simple « trouble » mené par des individus qui ont « prémédité leur coup ».

Alors que le délibéré sera rendu le 18 avril, ces réquisitions extrêmement lourdes s’inscrivent dans le contexte de criminalisation des militants politiques et syndicaux à l’échelle nationale, et dans la répression que subissent les AED de Victor Hugo depuis 2021. A l’heure ou des professeurs sont convoqués pour des TikTok dénonçant le manque de moyens dans leurs établissements, la répression dans l’Éducation nationale et contre tous les secteurs combatifs du mouvement ouvrier doit être dénoncée largement.

Face à cette offensive patronale et de l’État, il va falloir que l’ensemble des organisations du mouvement social opposent une réponse unitaire à la répression et le racisme d’État, pour exiger la relaxe, l’amnistie et la fin des poursuites de tous les réprimés !


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