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Justice de classe

Pas d’extradition : le gouvernement français à la rescousse de Carlos Ghosn

Après son évasion rocambolesque du Japon, où il était assigné à résidence, l’ancien patron de Renault-Nissan a reçu à demi-mots le soutien du gouvernement : il ne sera pas extradé s’il se réfugie en France.

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Heure après heure, l’affaire Carlos Ghosn prend une ampleur croissante. Réfugié dans une maison payée par Nissan au Liban, après avoir passé un réveillon fastueux auprès de ses proches, l’ex-patron de Renault-Nissan, assigné à résidence au Japon, est désormais sous le coup d’un mandat d’arrêt d’Interpol.

Mais son évasion permise par les millions d’euros qu’il a en poche ne semble pas poser de problèmes particuliers au gouvernement français. Alors que depuis le 5 décembre les grévistes sont traités en criminels, Carlos Ghosn, lui, jouit indubitablement d’un traitement de faveur.

Si la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher s’est trouvée forcée de déclarer que ce grand patron n’était pas « au-dessus des lois », elle a aussi tenu à expliquer que s’il venait à se réfugier en France il ne serait pas extradé.

« Si M. Ghosn venait en France, nous n’extraderons pas M. Ghosn, parce que la France n’extrade jamais ses nationaux, a-t-elle expliqué au micro de RMC et BFM. Donc nous appliquons à M. Ghosn comme à Monsieur tout le monde les mêmes règles du jeu mais cela ne nous empêche pas de penser que M. Ghosn n’a pas à se soustraire à la justice japonaise ; simplement, c’est les mêmes droits pour tout le monde, la nationalité française est protectrice de ses ressortissants ».

Un appel du pied et un soutien à peine déguisés, qui rappelle qu’en France, certains ressortissants bénéficient d’un traitement de faveur, alors que la déchéance de nationalité avait été mise à l’ordre du jour par le gouvernement Hollande. Un traitement de faveur qui s’applique tout particulièrement aux grandes fortunes, quand bien même ils auraient amassé leurs richesses par le biais de techniques managériales violentes, qui ont coûté la vie et la santé de centaines de travailleurs.

La même secrétaire d’État avait également expliqué : « Nous sommes toujours, pour n’importe quel Français, dans une posture d’assistance consulaire. Nous l’avons été pour M. Ghosn quand il avait des problèmes de médicaments ou quand il s’est agi d’expliquer aux autorités japonaises qu’étant un peu affaibli on préférait améliorer ses conditions de détention. »

Des conditions de détention qui dérangent moins le gouvernement quand il s’agit d’interpeller et d’incarcérer des grévistes et des manifestants, alors que plusieurs centaines de Gilets jaunes croupissent aujourd’hui en prison, dans des conditions dramatiques.


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