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Acharnement policier

Taha Bouhafs odieusement attaqué par Alliance 94 : Reporters En Colère répond #TahaNEstPasSeul

Depuis qu'il a révélé le tabassage de manifestants par Benalla, notre confrère journaliste Taha Bouhafs est régulièrement la cible d'attaques de l'extrême-droite et de la police : après sa violente interpellation en juin, le voilà visé par un tract raciste et odieux par Alliance 94. Nous lui apportons tout notre soutien.

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Les journalistes et médias révélant les exactions policières dérangent et nous sommes bien placés pour le savoir. Taha Bouhafs est ainsi la cible, depuis plusieurs mois, d’un acharnement policier qui s’est illustré par une violente interpellation en juin dernier alors qu’il couvrait un rassemblement de sans-papiers de Chronopost à Alfortville, suite à laquelle son téléphone - à savoir son outil de travail, sur laquelle a été filmée l’interpellation - lui a été confisqué pendant plusieurs mois. Poursuivi pour outrage et rébellion alors qu’il réalisait son travail de journaliste, Taha est convoqué le 25 février 2020 au tribunal de Créteil. Assisté de son avocat Arié Alimi, il a à son tour porté plainte pour violences policières.

En mai dernier, le parquet de Paris ouvrait une enquête judiciaire à son encontre pour un twit concernant la mort de Fatih et Adam dans une course-poursuite avec la police à Grenoble en mars de la même année.

Depuis la grande manifestation contre l’islamophobie dont il a été l’un des initiateurs, Taha a également été la cible, à l’instar de notre camarade Anasse Kazib, d’attaques de l’extrême-droite sur les réseaux sociaux.

Cette fois-ci c’est le syndicat de police Alliance du Val-de-Marne (94), département où Taha Bouhafs est visé par une plainte policière, qui affiche ouvertement sa haine raciste par un tract diffusé sur sa page Facebook, où Taha Bouhafs est odieusement représenté par un chien aux crocs acérés, une "bestialisation aux relents coloniaux" comme il l’a lui-même dénoncé.

Nous apportons tout notre soutien à Taha Bouhafs et nous joignons au collectif Reporters En Colère (REC), qui vient de se créer pour organiser une réponse collective, face à cet acharnement répressif qui vise les médias indépendants et engagés. Nous rappelons par ailleurs que Taha était dans son droit lorsqu’il a twitté le nom du policier l’ayant violemment interpelé puis tabassé, puisque comme l’explique le CheckNews de Libé sur le sujet, "l’arrêté du 7 avril 2011 relatif au respect de l’anonymat de certains fonctionnaires de police et militaires de la gendarmerie nationale ne concerne pas les policiers de la brigade anticriminalité (BAC), dont fait partie le policier visé par le journaliste". Face à ce qui pourrait s’apparenter à une menace publique proférée par le syndicat de police, nous joignons notre solidarité à la campagne #TahaNestPasSeul qui s’est trouvée en tendance Twitter avec plus de 5000 tweets ce dimanche, et invitons à soutenir financièrement Taha via la cagnotte lancée pour faire face à ces coûteuses procédures judiciaires.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – CRÉATION DU COLLECTIF « REC »

Nous, reporters de terrain, avons décidé, face à l’urgence dans laquelle nous place la répression, de constituer le collectif « REC » - Reporters En Colère.

Car de la colère, nous avons de quoi en ressentir : face à la répression et aux entraves que nous subissons toujours plus sur le terrain dans l’exercice de nos pratiques, face à la précarité croissante qui entache elle aussi nos façons et capacités de travailler, face aux blessures physiques et morales qui nous sont infligées, à nous, à nos confrères et consœurs (plus d’une centaine selon les derniers chiffres - une pensée toute particulière à Nadège, touchée à la jambe par un tir de LBD le 16 novembre et à Julien défiguré par une GLI-F4 le même jour, pour ne citer que les derniers en date), face au mépris de certain-es qui disqualifient notre travail et soutiennent ainsi l’argument des forces de l’ordre nous empêchant d’exercer et nous criminalisant, nous nous devons d’agir pour le droit d’informer qui nous est cher.

Nous dénonçons et condamnons les tentatives d’intimidation et les menaces harcelantes (allant jusqu’aux menaces de mort) des syndicats de police sur les reporters et les lanceurs d’alerte.

A titre d’exemple probant, le cas des agissements du syndicat d’Alliance envers notre confrère Taha Bouhafs est aberrant : le syndicat n’hésite pas à user d’un imaginaire clairement raciste en bestialisant Taha Bouhafs et en le menaçant. Nous lui répondons haut et fort : Taha n’est pas seul, nous sommes à ses côtés ! Nous nous battrons pour le droit d’informer. Comme nous serons aux côtés de toustes les reporters qui subissent la répression.

Mettre en lumière des exactions policières couvertes par l’absence de RIO, d’une dissimulation du visage et de fait, débouchant sur une impunité systématique et systémique, c’est un droit, pas un délit ! Ce n’est pas à la police de définir qui est ou n’est pas journaliste.

Nous agirons également le 5 décembre et soutenons la grève générale à venir. Avant d’aller la couvrir, nous ferons une apparition dans la manifestation et prendrons la parole.

Pour que la vive la liberté de la presse, Pour que vive le droit d’informer !

[email protected]


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