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Cagnotte de la honte

1.000.000 € dans la cagnotte de l’extrême-droite pour le meurtrier de Nahel : ripostons !

Cette après-midi, la cagnotte en soutien au meurtrier de Nahel a dépassé le million d’euros. Un chiffre choc, quelques heures après que la plateforme ait confirmé que la cagnotte était « conforme » à ses règles, face auquel il faut une riposte.

Paul Morao

3 juillet 2023

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1.000.000 € dans la cagnotte de l'extrême-droite pour le meurtrier de Nahel : ripostons !

Crédit photo : O Phil des Constrastes

Ces derniers jours, la dynamique de la cagnotte lancée par Jean Messiha en soutien au policier qui a tué Nahel, lycéen de 17 ans, suscite un large émoi. Et pour cause, autour de cette collecte de la honte, qui constitue une légitimation autant qu’une récompense pour avoir tué un jeune arabe, c’est toute l’extrême-droite qui exprime sa volonté de passer à l’offensive contre les révoltes des derniers jours et celles et ceux qui les soutiennent.

Une campagne ultra-réactionnaire qui bénéficie de la complaisance de la plateforme GoFundMe, qui a confirmé ce lundi que la cagnotte était « conforme à [ses] conditions d’utilisation », et du gouvernement, connu pour avoir fait interdire la cagnotte en soutien au gilet jaune Christophe Dettinger et convoqué par la police ses donateurs…

Le symbole évoque l’affaire Rittenhouse aux Etats-Unis, du nom d’un jeune terroriste d’extrême-droite ayant tué par balles deux personnes au cours du mouvement Black lives matter en 2020. Il avait bénéficié à l’époque de la collecte de plusieurs millions de dollars permettant de payer sa caution… avant d’être acquitté et de devenir une icône de l’extrême-droite américaine. De la même façon, l’extrême-droite française tente de faire du policier qui a tué Nahel un symbole et un outil de ralliement. Avec sa cagnotte, promue par l’ensemble de la fachosphère, elle envoie un signal clair : tuer un jeune lycéen arabe de 17 ans, c’est être un héros et mérité d’être récompensé par des centaines de milliers d’euros.

Cette initiative vient s’ajouter aux différentes sorties de l’extrême-droite depuis la mort de Nahel. Le jour même du meurtre, le syndicat policier « France Police » dirigé par le soutien d’Eric Zemmour Bruno Attal a soutenu l’acte du policier. De leurs côtés, les syndicats majoritaires Alliance et Unsa Police ont publié ce vendredi un communiqué « guerrier » mettant la pression sur le gouvernement pour réprimer plus durement. De son côté, Eric Zemmour parle de rébellion d’« enclaves étrangères » et demande l’état d’urgence, là où Jordan Bardella parle d’une « contagion de l’ensauvagement de la société, qui est liée à une politique d’immigration complètement folle. »

Alors que la colère des quartiers populaires a ouvert une crise profonde pour un gouvernement déjà très fragile, les réactionnaires veulent se positionner en tant que garant de « l’ordre » de la bourgeoisie et montrer qu’ils sauront mieux que Macron comment réprimer la contestation. Sur le terrain, des groupuscules d’extrême-droite ultraviolents tentent eux aussi d’émerger, et ont attaqué des passants à coups de batte de baseball à Angers, patrouillé à Chambéry, Montpellier ou lien, mais surtout travaillé main dans la main avec la police pour interpeller des jeunes à Lorient

L’ensemble de ces éléments et le niveau de la cagnotte du policier doit alerter la gauche et le mouvement ouvrier. En effet, en l’absence de politique de solidarité active et d’intervention qui permette de commencer à construire une riposte d’ensemble aux côtés de la jeunesse des quartiers dont la révolte est légitime, l’extrême-droite pourrait bien capitaliser sur les peurs du « chaos » et le racisme, attisées par le gouvernement et la majeure partie de la classe politique. Alors que les discours réactionnaires saturent les médias, de Darmanin à Dupond-Moretti en passant par Bardella et Zemmour, la passivité de la gauche et l’absence de toute initiative des directions syndicales pour commencer à construire une issue à la colère dans un mouvement d’ensemble ouvre la voie à un saut autoritaire.

En l’absence d’opposition organisée, le gouvernement n’hésitera pas à passer un cap dans ses offensives, après avoir réprimé violemment les jeunes mobilisés. L’extrême-droite surfe sur ce durcissement, en se localisant comme une aile prête à assumer un saut supplémentaire. Il y a urgence à s’organiser en face, pour ne pas laisser ces forces réactionnaires continuer d’avancer leurs pions.

Lire aussi : Révoltes dans les quartiers populaires : le mouvement ouvrier doit construire une riposte d’ensemble !


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