Question travail (et surtout exploitation), Kris Peeters, numéro 2 du gouvernement Michel, chef-de-file des Chrétiens-Démocrates flamands, sait de quoi il parle. Pendant près de dix ans, il a été à la tête du syndicat des petits patrons de Flandre, l’UNIZO. Ses conclusions, à la suite de la question posée par Olivier Chastel, un député de droite wallon du Mouvement Réformateur, donne à réfléchir.

Selon Peeters, la situation est bien meilleure qu’avant et en nette inflexion par rapport aux années précédentes. Ça dépend pour qui, et certains se contentent de peu.
Peeters a donc comparé les chiffres de 2014, les derniers disponibles, à ceux de 2007, année de tous les tristes records puisque 175 personnes avaient trouvé la mort lors d’un accident de travail. En 2014, néanmoins, le chiffre est tout de même de 103 personnes tuées au travail.

Les statistiques officielles belges ont donc beau être « en baisse pour la quatrième année consécutive », selon Peeters, il n’en reste pas moins que les chiffres sont scandaleux. Pour le seul secteur privé, par ailleurs, on enregistre, en Belgique, 178 499 accidents de travail n’ayant pas entraîné la mort.
La compassion chrétienne et démocrate de Peeters s’arrête là où commencent les profits, on l’aura compris. Et on imagine mal comment sa réforme du travail, l’énième mauvais coup du gouvernement Michel contre lequel s’insurgent les syndicats, va régler l’affaire.

La réforme de Peeters, dévoilée en fin de semaine dernière et soumise aux « partenaires sociaux », prévoit, notamment, de « dématérialiser » le travail en atomisant un peu plus les contrats. Il englobe la possibilité, pour les sociétés d’intérim, d’engager des intérimaires pour une durée indéterminée, de même que la création d’un cadre légal pour le télétravail. Une façon de dédouaner un peu plus encore les patrons de leurs obligations.