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Sur 577 députés, il faudra maintenant compter 224 femmes, soit 38,8% de l’ensemble de l’Assemblée nationale, le taux le plus haut jamais atteint en France. Il y a dix ans, les femmes ne représentaient que 10,8% des élus. 47% des députés de la République en Marche sont donc des femmes, 46% pour le Modem, 41% pour la France Insoumise, 40% pour le PS, 25% pour le FN, 24% pour LR, 20% pour le PCF et 17% pour l’UDI.

Ce chiffre record d’élues montre une relative normalisation de la présence des femmes dans les instances du pouvoir politique. Cette parité exigée et presque appliquée, c’est la légitimité des femmes à faire partie intégrante de la vie politique qui se construit. De même, le fait qu’il y ait plus d’hommes homosexuels à être élus peut permettre, dans une certaine mesure, de remettre en question l’hétéro-normativité de notre société.

Néanmoins, cette augmentation de la présence des femmes sur la scène politique n’est certainement pas sans rapport aux différentes lois sur la parité hommes-femmes. Les partis politiques sont obligés de présenter un nombre égal (à 2% près) d’hommes et de femmes, sous peine de sanction financière. Si ce ratio hommes-femmes est plus ou moins respecté aux niveaux des candidatures, ce sont néanmoins les femmes qui restent majoritairement envoyées dans les circonscriptions les plus défavorables.

Ce pas vers une plus grande représentation des femmes et des personnes LGBTI+ n’est pas en soi un gage de progrès social. Il ne suffit pas d’être femme ou homosexuel pour défendre la condition des femmes ou des personnes LGBTI+. Justement parce que les conditions matérielles ne sont par exemple pas les mêmes pour toutes les femmes. Or, toutes les attaques contre le droit des travailleurs que prévoient Macron, et sa coalition paritaire, vont toucher en premier lieu les travailleuses, en tant que ce sont encore elles qui sont le plus précarisées. De même, sur les cinq députés homosexuels, deux d’entre eux sont des élus du FN, parti dont on ne compte plus le nombre d’attaques sexiste et homophobe. Et ce n’est certainement pas dans la précarisation de nos conditions de vie que pourront émerger des mentalités plus progressistes.

Et si Macron peut se targuer d’avoir un gouvernement paritaire sur le papier, cette parité n’est que la reconnaissance d’une évidence de la légitimité des femmes à être sur la scène publique. Mais l’égalité dans les faits ne se conquiert pas par l’intégration de femmes à la caste politicienne. Et ni la parité au gouvernement, ni le score record de députées ne peut nous faire oublier que toutes les femmes n’ont pas les mêmes intérêts.