A l’origine de l’affaire, une décision de l’Autorité de la concurrence qui obligeait Carrefour, susceptible d’être en position de monopole, de revendre une partie de ses enseignes à un groupe polonais possédant près de 3000 enseignes. Cependant, seulement un mois après que les salariés aient été notifiés du changement d’employeur, les problèmes s’accumulent : retard de paiement des salaires jusqu’à plus de salaire du tout ! Ainsi, une cinquantaine de salariés de Dia, répartis sur tout le territoire, sont actuellement sans paye : Lille, Rambouillet, Avesnes (Nord).

Face à ces salariés dont les situations deviennent jour après jour plus dramatiques, la boîte polonaise devient de plus en plus louche : en juillet, les payes arrivent avec 7 jours de retard –ce qui peut déjà être dur pour des familles rémunérées au SMIC- ; en août, les payes ne sont jamais arrivées. Alors que septembre se profile, certaines familles sont déjà depuis 2 mois sans ressources, sans pouvoir toucher aucune indemnités ni aides : n’étant pas au chômage vu qu’ils sont toujours « employés », le pôle emploi refuse de les recevoir et l’État fait la sourde oreille. Les employés ne peuvent pas non plus démissionner car ils risqueraient de se trouver sans aucune ressource. Ils sont dorénavant piégés dans les méandres du système économique capitaliste ; à la même heure, Pierre-Edouard Trastska, un des interlocuteurs des employés, profitent sûrement encore du business fructueux des liquidations d’entreprise, sombres histoires dans lesquelles il a déjà trempé.

Face aux pouvoirs publics et aux patrons jouant aux sourds, une solidarité ouvrière s’est organisée par l’action de Force Ouvrière, la FGTA-FO, premier syndicat dans la grande distribution, qui a pu débloquer une aide d’urgence pour celles et ceux qui ne pouvaient plus acheter une baguette ! Une procédure est en outre en cours aux prud’hommes et le syndicat discute actuellement avec Carrefour, qui avait racheté Dia pour près de 800 millions d’euros.