Mi-décembre, l’Assemblée nationale a voté une des pires lois depuis des décennies contre les personnes sans-papiers et issues de l’immigration : renforcement des mesures d’expulsion contre les personnes sans-papiers et issues de l’immigration, durcissement des possibilités d’obtenir un visa, facilitation de l’allongement de la rétention administrative, délit de séjour irrégulier, préférence nationale pour les aides sociales et remise en question de la quasi-automaticité du droit du sol. Si des mesures de régularisation, à la discrétion des préfets, pour les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension ont été réinsérées, il s’agit également d’une attaque d’ampleur contre les travailleurs sans-papiers visant à combler les besoins structurels de main d’œuvre du patronat.

Au niveau européen, l’Union Européenne est aussi en train de se préparer à un renforcement d’une politique anti-migrants incarnée par le pacte asile et immigration prévu courant 2024 qui prévoit une militarisation des frontières, une simplification des systèmes d’expulsion et des attaques sur les droits sociaux des personnes sans-papiers. La loi immigration est une déclinaison nationale d’une politique européenne qui assume vouloir se préparer en cas d’ « afflux massif » de migrants.

Pour faire passer cette loi xénophobe, le gouvernement n’a pas hésité à s’appuyer directement sur l’extrême-droite et sur le climat réactionnaire, criminalisant les personnes étrangères et s’appuyant sur la rhétorique de l’« ensauvagement » de la société. Un passage en force de la loi qui n’est pas sans coût pour le gouvernement qui s’est enlisé dans une crise politique après la motion de rejet à l’Assemblée.

Face à cette situation, l’ensemble du mouvement ouvrier et du mouvement social doit prendre ses responsabilités et construire une large mobilisation dans la rue à même de faire reculer le gouvernement, la droite et l’extrême droite, à partir notamment des secteurs de sans-papiers déjà en lutte. Il n’y a rien à attendre du Parlement, et encore moins du Conseil Constitutionnel, comme l’a déjà démontré la séquence de mobilisation contre la réforme des retraites. Ce n’est que par une riposte de l’ensemble de notre camp social que nous pourrons imposer un autre agenda face à la séquence réactionnaire.

Le 12 janvier, rendez-vous à 19h à Mains d’œuvres à Saint-Ouen (1 rue Charles Garnier, métro Mairie de Saint-Ouen) pour en discuter avec Révolution Permanente, les Gilets noirs, le collectif des sans-papiers de Montreuil, la Coordination des sans-papiers 75 et le Collectif d’action judiciaire !