En plus de ces chiffres relevés par le groupe parlementaire Die Linke, le ministère de l’Intérieur a recensé 217 agressions contre des organisations non gouvernementales d’aides aux réfugiés et des bénévoles. Sur les 3 533 agressions à l’encontre des réfugiés, près de 2 545 ont eu lieu en dehors des refuges, tandis que les centres d’accueil ont fait l’objet de 988 agressions. Un chiffre certes inférieur à celui de 2015, avec 1031 attaques contre des centres d’accueil, mais qui reste scandaleux.
Parallèlement à ces agressions xénophobes, la politique migratoire allemande se durcit. D’après le bilan réalisé par le ministère de l’Intérieur, l’Allemagne a reçu 280 000 demandeurs d’asile en 2016, soit 68% de moins que l’année précédente durant laquelle 890 000 personnes étaient venues trouver refuge dans le pays. Cette baisse drastique est due à la fermeture de la route des Balkans et aux accords passés entre l’Union Européenne et la Turquie. 
Néanmoins, le conseil des ministres du gouvernement allemand a approuvé la semaine dernière un projet de loi qui restreint encore plus les politiques d’asile. Pour justifier sa politique anti-migrants, le gouvernement de coalition chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates conduit par Angela Merkel avance la question de « terroristes étrangers parmi les migrants » et autorise l’accès aux téléphones et aux ordinateurs des réfugiés qui demandent l’asile. De plus, les nouvelles normes augmentent le temps de détention autorisé pour un étranger suspecté de terrorisme avant son expulsion.
Des députés de la gauche parlementaire ont manifesté leur opposition à ces nouvelles mesures mais aucun groupe, pas même Die Linke, n’a choisi d’appeler concrètement à un véritable mouvement de solidarité contre cette politique ultra-réactionnaire.

Trad. JPF