La salle est allumée, les spectateurs s’installent et discutent, et rentre alors sans prévenir, sans un quelconque jeu de lumières, sans rentrer par les coulisses mais bien par l’entrée spectateurs, les comédiens. Ils commencent ainsi à jouer lumière sur les spectateurs, l’ambiance est posée, on sort déjà des conventions théâtrales ; ces acteurs ce sont nous. Ils nous parlent de quotidien, de la vie et de l’argent, de la difficulté que subissent des milliers de français chaque fin de mois, de l’angoisse de ne pas pouvoir rembourser ses dettes, de la difficulté d’être tenu par un système monétaire écrasant. Et pourtant l’univers est joyeux, coloré parce que sur le plateau les acteurs cherchent à s’expliquer entre eux comment cela fonctionne. On est alors aspiré nous aussi : on veut comprendre, savoir, s’emparer du sujet.

La pièce se compose de trois parties. Une première, explicative, qui nous baigne dans cet univers monétaire afin que l’on puisse le saisir dans toute sa complexité. La seconde partie aborde une approche plus historique et très ludique du rapport à l’argent au travers de l’histoire et des civilisations. Et une troisième partie, enfin, qui elle nous propose une des nombreuses options possibles d’alternative à ce système économique à bout de souffle. Trois parties variées qui font qu’on ne se lasse pas et que chacun y trouve son compte !

Toute l’ambition de la compagnie en créant Amargi c’est de donner les clés de la compréhension d’un système économique complexe. En clair, c’est s’attaquer à l’idéologie dominante en lui tordant le cou, donner accès, par la forme théâtrale et des moments de poésie, à la compréhension d’un système monétaire qui nous dépasse et bien souvent nous angoisse. Il faut comprendre que cette angoisse, cette incompréhension, c’est ce qui nous retient entre autres et implicitement à ne pas nous révolter et que la machine est bien rodée. Cette pièce nous amène à comprendre les mécanismes du système capitaliste pour mieux s’y affronter. Il y’en a peu du théâtre militant qui se donne pour ambition de casser les codes, donner les clés de la compréhension, s’opposer au système et c’est notamment pour cela qu’il faut courir voir Amargi !

Texte et mise en scène : Judith Bernard

Avec Judith Bernard, Gilbert Edelin/David Nazarenko (en alternance), Benjamin Gasquet, Antoine Jouanolou, Toufan Manoutcheri, et Frédéric Harranger aux percussions.

Création lumières : Rachel Dufly
Assistante de production : Louna Colleuille
Attachée de presse : Aurore Dupuy-Joly
Graphisme : Sébastien Marchal

Production ADA-Théâtre
Avec le soutien du Centquatre et de la Spedidam

Compagnie ADA-Théâtre : ada-theatre.blogspot.fr

Du 13 octobre au 4 décembre 2016
jeudi, vendredi, samedi à 21h
dimanche à 17h

Théâtre de la Manufacture des Abbesses
7, rue Véron 75018 Paris
tel : 01 42 33 42 03
resa@manufacturedesabbesses.com