Le mouvement des retraites prend de nouvelles formes de protestations : bruyantes et subversives lors des visites présidentielles et ministérielles, ponctuelles et ciblées lors de grèves et d’actions de blocage. C’est le cas des chauffeurs-livreurs de Transports KB 90 qui travaillent pour le géant logistique Amazon et se sont mis en grève jeudi pour dénoncer leurs conditions de travail et les bas salaires.

Plus d’une dizaine de grévistes se sont rassemblés devant le site Amazon de Fontaine (Territoire de Belfort) accompagnés par une centaine de soutiens. Ainsi, des cheminots en grève, des profs, des retraités ou encore des travailleurs de la métallurgie ont empêché temporairement le fonctionnement de l’entrepôt Amazon le temps du rassemblement.

Ces travailleurs précaires en grève pour la première fois de leur vie dénonçaient des conditions de travail particulièrement difficile. Avec 150 à 200 colis à livrer dans la journée, des pressions managériales fortes pour y parvenir, le non-paiement des heures supplémentaires, pas de visite médicale d’embauche, ou encore le non-respect des pauses nécessaires à la sécurité, le quotidien de ces livreurs est un véritable enfer.

Lors du blocage de l’entrepôt, la direction de la société prestataire d’Amazon, a fait une brève apparition. Cette dernière aurait déclaré à la presse ne pas être au courant des revendications des salariés en grève. Pourtant, quand les grévistes se sont dirigés pour aller à leur rencontre, la direction s’est empressée de retourner dans les bureaux.

Une illustration parfaite du mépris des directions pour les salariés dans un secteur particulièrement précaire où le turn-over et les bas salaires sont la norme. À cela, s’ajoute un management agressif et une répression anti-syndicale dont témoignait déjà Christian Porta, licencié par Amazon après avoir été à une réunion CGT.

Les salariés de TRKB se saisissaient ainsi, pour la première fois de leur vie, de la grève pour faire entendre leur colère. Certains prévoient de se syndiquer à la CGT, bien conscient qu’il faut s’organiser et s’unir pour arracher l’amélioration de leurs conditions de travail et des salaires.