C’est le genre de véhicule vendu par son constructeur pour résister à tout : attaque balistique, chimique, radiologique, bactériologique et même nucléaire. Selon le fabriquant, le véhicule est adapté aux « contrainte de la guerre moderne hybride », résistant à « toute force confrontée à diverses menaces dans des environnements évolutifs ». En gros, tout le monde peut en avoir besoin, même si la menace de licenciement dans un environnement économique fluctuant n’est peut être pas celle à laquelle pensent les fabricants du blindé. De surcroît, le véhicule est « low-cost », à savoir, seulement 700 000 euros pour un blindé pouvant embarquer jusqu’à 15 hommes. La préfecture de Paris en avait visiblement acheté un tout-option, vu que son Titus destiné à contrer les attaques terroristes (et éventuellement toute insurrection populaire) lui avait coûté 2,4 millions d’euros.

L’Arabie Saoudite est intéressée par cette arme de destruction polyvalente, pour équiper deux de ses brigades d’armée de terre. Le contrat pourrait rapporter 300 millions d’euros au marchand d’armes, qui vendrait par ailleurs des canons de 155mm. Si le modèle de ces canons n’est pas précisé, le fabricant a deux modèles en stocks : le Caesar, qui a été particulièrement efficient pour tuer à large échelle en Afghanistan, au Mali et au Liban, ou le Trajan, un autre modèle tracté qui est lui pressenti pour armer l’Inde. Mais visiblement, le modèle Titus semble plus certain. Destiné à l’armée de terre, il pourrait servir très prochainement dans la guerre du Yémen qui a fait déjà plus de 10 000 morts selon l’ONU, dont plus de 3 000 civils. Cependant, la « polyvalence » du Titus le rend apte à mener toute sorte de mission, en particulier de contre-insurrection (c’est le modèle qu’a acheté la BRI), dont la communication publicitaire vante sa qualité en matière de maintien de l’ordre.

L’armement à outrance de l’Arabie Saoudite est en partie permis par l’industrie pharamineuse de la France, qui vend à son « ami » du Moyen Orient. Ces ventes d’armes sont loin d’être une bonne nouvelle, comme le prétendent les marchands d’armes qui vantent les mérites de leur industrie pour« préserver l’emploi » : ici ou ailleurs, les armes de la contre-insurrection ne servent que les intérêts des plus riches et des plus puissants.