Depuis l’accident de Fukushima en 2011, le cours de l’uranium n’a cessé de chuter pour atteindre des prix relativement bas. Le Niger, 4ème producteur mondial de ce minerai, est en passe de faire les frais de cette situation ainsi que de la rapacité d’Areva qui compte licencier à tout va dans sa filiale de la Somaïr qui exploite les mines dans la nord du pays.

En jeu, près de 200 des 916 emplois selon une source syndicale présente sur place. Le bilan s’alourdirait encore de 500 sous-traitants remerciés dans la foulée. Quand on sait qu’un plan de restructuration en 2015 avait déjà attaqué l’emploi en réduisant les effectifs afin de réduire les coûts de production, le plan de restructuration de la filiale nigérienne d’Areva n’en fini de faire payer les conséquences de la crise du secteur aux travailleurs. Le groupe français n’hésite pas non plus à tomber dans le sordide pour racler les fonds de tiroir : les dépenses d’eau et d’électricité des salariés ne seront désormais plus prises en compte par la Somaïr mais seront à la charge des travailleurs.

Présentées comme des mesures « contraintes » et « incontournables », la baisse de l’activité minière et le réajustement des effectifs au détriment des travailleurs ne sont que des alibis pour optimiser les marges d’Areva qui exploite désormais à moindre coût l’uranium dans les gisements du Kazakhstan.

Pourtant, Areva sait ménager ses intérêts économiques et profiter des avantages que procure l’impérialisme français en Afrique. La concession sur l’augmentation de le redevance minière n’empêche par le groupe français de mener une attaque frontale contre les travailleurs qu’elle exploite tout en se réservant un droit d’exclusivité sur les ressources dont dispose le pays, comme sur l’énorme gisement d’Imouraren. Le capitalisme sauvage d’Areva en Afrique, conséquence directe de l’impérialisme, s’illustre encore une fois par ces licenciements soi-disant économiques mais en réalité réalisés au nom du profit.

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