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Article 24. Macron lâche du lest pour sauver sa loi : amplifions la mobilisation pour le retrait TOTAL !

Face à l'immense contestation engendrée par le vote de la Loi Sécurité Globale, Macron opère un recul tactique en annonçant la « réécriture » de l'article 24. En somme, changer sur la forme pour mieux se maintenir sur le fond. S'il s'agit d'un recul tactique arrachée par la mobilisation massive ce samedi, cela ne reste qu'une manœuvre visant à maintenir l'ensemble de la loi Sécurité Globale dont la logique générale vise à toujours plus de pouvoir pour la police et la surveillance généralisée, mais qui cache aussi ses articles 23 et 25 qui n'ont rien à envier à l'article 24. S'il « concède » cette réécriture, c'est essentiellement que l'exécutif est sous pression, et qu'il a peur de perdre plus. C'est le moment d'enfoncer le clou pour exiger 'le retrait TOTAL de la loi sécurité globale et de toutes les lois liberticides.

Simon Derrerof

30 novembre 2020

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© Thomas Coex/AFP

Changer la forme mais garder le fond pour tenter de calmer la grogne et l’immense contestation

Dans une conférence de presse convoquée par les chefs de la majorité, le patron du groupe LREM à l’assemblée nationale, accompagnée par les présidents des groupes MoDem et Agir a annoncé une réécriture de l’article 24 de la Loi Sécurité Globale. Mis à mal par une mobilisation massive Samedi 28 Novembre, la majorité présidentielle s’est vu sommée de réagir pour tenter de mettre fin à la crise. C’est donc devant les caméras que Christophe Castaner, Patrick Mignola et Olivier Brecht ont annoncé qu’ils allaient proposer « une nouvelle écriture complète de l’article 24, dans la proposition de la Loi Sécurité Générale ».

C’est donc une porte de sortie à la crise que le gouvernement tente aujourd’hui de s’offrir en proposant un abandon sur la forme de l’article 24. Mais si le gouvernement dit avoir entendu les inquiétudes, le discours de Castaner se veut lui on ne peut plus clair :, Ce n’est ni un retrait ni une suspension, mais une réécriture totale du texte ». Il ne s’agit donc d’aucune façon d’un retrait de l’article 24 mais d’une réécriture motivée par un manque de « compréhension » du texte de loi : « Nous savons que des doutes persistent encore et nous devons éteindre ces doutes car lorsqu’une telle incompréhension ne cesse de s’intensifier sur un sujet aussi fondamental nous avons le devoir de nous interroger collectivement ».

Si la réécriture du texte de loi illustre un recul tactique, c’est seulement sur la forme, l’esprit de la loi et de l’article 24 reste inchangé comme le souligne Olivier Brecht du groupe Agir : « nous devons protéger nos forces de l’ordre, à aucun moment nous n’avons voulu engager une polémique sur le droit d’informer, l’objectif de protéger les forces de l’ordre reste le même, nous voulons une rédaction différente, pour éloigner, dissiper tout doutes ».

Pour le gouvernement il s’agit dès lors de tenter d’en finir avec une période de crise politique, et de calmer la contestation. C’est sur la question de l’interprétation que le gouvernement a décidé de faire son mea-culpa, tentant de rassurer sur sa volonté de ne pas attaquer les droits de la presse. Le recul du gouvernement s’opère sur la forme. Il n’est d’ailleurs pas anodin de voir Olivier Brecht affirmer plus tard la possibilité de recycler l’article 24 dans le projet des lois contre les « séparatismes ». Nouvelle preuve que la majorité n’a pas abandonné sa volonté de mener jusqu’au bout cet article liberticide.

La stratégie de Macron : relégitimer le parlement pour dégonfler la crise politique

 Depuis dimanche les réunions de crise convoquées par le président de la République se suivent à grande vitesse à l’Elysée. Dimanche au lendemain de l’énorme mobilisation du Samedi 28 Novembre, une première réunion se déroulait en comité restreint autour du président de la République, du premier ministre et des dirigeqnts du groupe LREM. Darmanin qui est à l’origine de l’article 25 a lui été tenu à l’écart . Cet après midi, selon le Monde - une nouvelle réunion autour du président, du premier ministre, du ministre, du garde des sceaux et des chefs de file de la majorité s’est de nouveau tenu à l’Elysée. Le président y est apparu particulièrement agacé selon le Figaro - et aurait mis la pression sur ses troupes : « la situation dans laquelle vous m’avez mise aurait pu être évitée ». Il y aurait également affirmé que face aux troubles provoquées par l’article 24 une réponse politique serait obligatoire et qu’elle devait venir des parlementaires., exigeant de Christophe Castaner ( LREM) , Patrick Mignola ( MoDem) et Olivier Becht ( Agir) qu’ils s’entendent rapidement. C’est à ce moment que la décision de convoquer les médias a été prise.

 Pour Macron la ligne est donc claire, pousser le parlement et l’assemblée nationale à apparaître en première ligne du projet de loi et laisser Darmanin sur lequel se concentre une grosse partie de la colère plus dans l’ombre. C’est donc à un jeu d’équilibriste que le président se livre en essayant d’une part de rassurer sa majorité et son électorat face aux accusations de dérives liberticides et en essayant de maintenir une position de fermeté sur les questions régaliennes.

Le ministre de l’intérieur attaqué par Macron et par le parlement était à l’assemblée nationale pour se défendre. Face aux questions il est resté droit dans ses bottes sur la défense du projet de loi et des policiers tout en annonçant plusieurs décisions. Pour tenter de se défendre il a proposé le rattachement de l’IGPN au ministère de l’Intèrieur. , un renforcement de la formation et une augmentation des effectifs. Il a surtout défendu son projet de loi affirmant : « je suis en revanche fétichiste de la protection des policiers et gendarmes ».

 

Face aux attaques liberticides, obtenir le retrait pur et simple de la Loi Sécurité Globale

Les annonces du gouvernement ne sont en aucun cas un recul sur la Loi Sécurité Globale, derrière les discours l’objectif reste le même, renforcer les forces de répression et attaquer nos libertés. La réécriture de l’article 24 ne changera rien à son contenu. De plus c’est le retrait non négociable de la loi que nous devons obtenir tant elle semble problématique dans son ensemble. Rappelons que l’article 21 propose par exemple de supprimer la garantie que les images des « caméras mobiles » des policiers soient utilisées en temps réel et permettra dès lors par des logiciels de reconnaissance facial, de renseigner en direct les agents sur le terrain de l’identité des militants et militantes qu’ils croiseront sur le terrain. L’article 22, propose l’autorisation du déploiement des drones en manifestation et permettra de suivre à la trace chaque individu. La loi permet également le port des armes pour les policiers dans le cadre privée. Mais aussi l’article 23 qui permet selon Médiapart de détricoter « l’arsenal disciplinaire en prison pour satisfaire les policiers ». Ces exemples nous montrent la nécessité de lutter contre l’ensemble du projet de loi liberticide.

Les manifestations massives contre la loi sécurité générale ont montré la possibilité de mettre un frein au projet de loi. Face à ce projet de loi liberticide et face aux effets d’annonce du gouvernement la mobilisation doit continuer pour obtenir le retrait total du projet de loi. Aujourd’hui plus que jamais il se pose la nécessité de continuer à élargir le mouvement contre les lois liberticides et contre l’offensive islamophobe du gouvernement. Dans une situation explosive, avec en lame de fond une crise économique qui ne nous promet que chômage et précarité, les mobilisations des dernières semaines ont montré la possibilité d’une victoire.

Si Macron donnait toute confiance en Darmanin est obligé de le recadrer au sujet de l’article 24, c’est essentiellement parce qu’il a peur de perdre tout. Plus que jamais, il faut enfoncer le clou pour obtenir non seulement le véritable retrait de l’article 24 mais de l’ensemble de la loi Sécurité Globale. Mais c’est aussi contre la loi anciennement sur le « sépartisme » qui intégrera possiblement de nouvelles mesures répressives à laquelle il s’agit d’étendre la mobilisation. Le gouvernement est sous pression, c’est le moment de le faire plier.


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