Acquitté en première instance, Damien Saboundjian a été condamné, en appel, vendredi, à cinq ans de prison avec sursis pour avoir tué un fugitif d’une balle dans le dos, en 2012, à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis. La justice a considéré qu’il n’avait pas agi en état de légitime défense.

Les juges leur étant généralement bien plus favorables, les organisations de policiers ont fait savoir leur mécontentement. Dans un communiqué, le secrétaire général d’Unité SGP Police-FO a dénoncé« un véritable acte de défiance des magistrats à l’encontre des policiers ».

La manifestation, appelée pour mercredi, intervient alors que le cadre de la légitime défense a été étendu par la loi sécurité publique promulguée le 1er mars 2017, avec le soutien de l’ensemble des députés socialistes, hamonistes et vallsistes réunis. Il s’agit du sous-produit des manifestations de l’automne passé,lorsque les flics avaient défilé avec armes de service et gyrophares alluméspour réclamer le changement des règles de la légitime défense et réclamer davantage de moyens pour réprimer.

En s’attaquant à la magistrature et en revendiquant une « présomption de légitime défense », le syndicat de policiers affilié à Force Ouvrière chasse sur les mêmes terres que le FN. Il reprend, mot-pour-mot, mais dans les faits, le programme de Marine Le Pen. C’est un coup de main supplémentaire qui est donné à l’extrême droite en termes de relais de ses propositions.

C’est également la démonstration, s’il en fallait une, que les policiers, ceux-là même qui cassent nos piquets, nous répriment dans les manifs et tuent ou violent nos frères et sœurs dans les banlieues, n’ont absolument rien à faire dans nos syndicats. Une raison de plus pour descendre dans la rue, le 19 mars, contre les violences policières !