Depuis N’Djaména, Marine Le Pen a été la plus prompte à « réagir » à cette attaque de Londres en la situant dans la continuité d’autres attaques récentes, subies en France depuis l’attentat du Louvre.

Le FN ressort la menace « islamiste »…

Depuis N’Djaména, où elle a évoqué le terrorisme islamiste devant l’Assemblée nationale, la présidente du FN a également pointé du doigt le gouvernement français. « Il ne prend pas assez sérieusement en considération cette guerre que nous mènent les fondamentalistes islamistes. » Une façon bien équivoque d’affilier l’attaque, sans autre indice que la ressemblance du mode opératoire, au terrorisme islamiste. Ainsi, ce n’est que peu avant minuit bien que la police affirmait privilégier cette piste : « Je ne vais pas faire de commentaires sur l’identité de l’assaillant (...) mais nous privilégions la piste du terrorisme islamiste", affirmait le haut responsable de la police britannique.

… Pour appeler à la guerre sur le terrain internationale

« Une nouvelle fois, le terrorisme frappe au cœur de l’Europe, dans une capitale européenne où des victimes sont de jeunes Français. Ceci rappelle cruellement que le terrorisme est une menace quotidienne » a-t-elle confié au Figaro » avant d’ajouter : « La guerre nous est menée mais nous ne menons pas la guerre. Il faut la déclencher pour pouvoir mettre en sécurité le peuple français. » Dès lors, Marine Le Pen compte bien à un mois de l’élection présidentielle replacer le débat présidentiel sur un terrain sur lequel la candidate du FN est plus à l’aise : La xénophobie et la surenchère guerrière plutôt que le « social ».

Et renforcer l’étau sécuritaire sur le plan intérieur

La présidente du FN a estimé que l’État devrait prendre « une série de décisions ». Si les frontières ne sont pas une « formule magique », elle pense en revanche que celles-ci sont « l’alpha » de la lutte contre le terrorisme. « Sans frontières, on est à peu près sûrs de ne jamais détecter ceux qui entrent sur nos territoires pour commettre » des attentats. Au programme renforcement des frontières, xénophobie et chasse aux migrants. On peut aussi être en droit de se demander en quoi consiste cette « série de décisions ». Intervention guerrière à l’internationale et recherche de « l’ennemi intérieur » sur le terrain national. La réaction est, sur toute la ligne, calibrée pour placer le débat présidentiel sur son terrain de prédilection.