Premier jour de cours, premier jour de grève : au Mans, une quarantaine de professeurs se sont mis en grève dès le premier jour de l’année pour ne pas subir les mêmes traitements que l’année passées. Face au management de « petit chef » du directeur d’établissement, les profs ont décidé de ne plus subir. Dernière vexation en date : « des répartitions de classes qui ont été systématiquement retouchées par le proviseur » témoigne Mathilde. Un épisode supplémentaire dans une situation de tensions régulières : « on n’en peut plus, on ne veut pas une année comme on a passé l’année dernière ». Le chef d’établissement, en poste sur cet établissement depuis cinq ans, était déjà connu pour sa politique répressive envers les lycéens lors de la mobilisation pour un aménagement du Bac en 2021. Il avait alors exclu 23 élèves qui s’étaient mobilisés, et mène la même politique de « petit chef » avec les élèves comme avec le personnel éducatif.

« Qu’il démissionne ou qu’il aille ailleurs ! »

Les professeurs du lycée ont été rejoints par leurs collègues d’autres établissements. Un rassemblement d’une centaine de personnes devant le lycée a permis d’échanger sur les dernières annonces gouvernementales dans l’éducation. Alors que Gabriel Attal et le gouvernement agitent le torchon islamophobe autour des abayas et des qamis, cette grève montre les préoccupations quotidiennes des professuers : conditions de travail, le manque de personnel et un management de plus en plus autoritaire, inquiètent en premier lieu.

Dans ce contexte, le « Pacte pour la réussite éducative » lancé par le gouvernement va représenter un nouveau pas dans la fondation d’une école de « profs managers » en concurrence les uns avec les autres pour plus d’heures supplémentaires.

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Pour les grévistes, le lien est clair entre la situation dans leur établissement et les réformes en cours : « C’est un cercle vicieux, non seulement les différentes lois, les différentes réformes, ont tendance à fragiliser l’éducation nationale mais de plus en plus, on met à la tête des établissements des gens qui sont des gestionnaires, […] pas du tout à l’écoute ni des enseignants, ni des élèves, ni de la situation de certains établissements ».

Face aux petits-chefs et aux proviseurs managers, c’est une école démocratique dont nous avons aujourd’hui besoin : une Education nationale qui non seulement se donne les moyens d’avoir des conditions de travail, des moyens financiers et humain à la hauteur, mais aussi une école où les professeurs, élèves et personnels décident collectivement de l’organisation de la vie scolaire. Une école qui refuse de faire des professeurs des agents de sa politique islamophobe en interdisant les abayas comme le voudrait le gouvernement.