×

Education

Au Mans, les professeurs en grève lors de la rentrée contre « un management désastreux et malfaisant »

Dès la rentrée, les professeurs du lycée Touchard Washington du Mans ont tenu à se mettre en grève face au management du directeur d’établissement. Une grève soutenue par de nombreux militants manceaux.

Hugo Perlutti

1er septembre

Facebook Twitter
Au Mans, les professeurs en grève lors de la rentrée contre « un management désastreux et malfaisant »

Crédits photos : Révolution Permanente

Premier jour de cours, premier jour de grève : au Mans, une quarantaine de professeurs se sont mis en grève dès le premier jour de l’année pour ne pas subir les mêmes traitements que l’année passées. Face au management de « petit chef » du directeur d’établissement, les profs ont décidé de ne plus subir. Dernière vexation en date : « des répartitions de classes qui ont été systématiquement retouchées par le proviseur » témoigne Mathilde. Un épisode supplémentaire dans une situation de tensions régulières : « on n’en peut plus, on ne veut pas une année comme on a passé l’année dernière ». Le chef d’établissement, en poste sur cet établissement depuis cinq ans, était déjà connu pour sa politique répressive envers les lycéens lors de la mobilisation pour un aménagement du Bac en 2021. Il avait alors exclu 23 élèves qui s’étaient mobilisés, et mène la même politique de « petit chef » avec les élèves comme avec le personnel éducatif.

« Qu’il démissionne ou qu’il aille ailleurs ! »

Les professeurs du lycée ont été rejoints par leurs collègues d’autres établissements. Un rassemblement d’une centaine de personnes devant le lycée a permis d’échanger sur les dernières annonces gouvernementales dans l’éducation. Alors que Gabriel Attal et le gouvernement agitent le torchon islamophobe autour des abayas et des qamis, cette grève montre les préoccupations quotidiennes des professuers : conditions de travail, le manque de personnel et un management de plus en plus autoritaire, inquiètent en premier lieu.

Dans ce contexte, le « Pacte pour la réussite éducative » lancé par le gouvernement va représenter un nouveau pas dans la fondation d’une école de « profs managers » en concurrence les uns avec les autres pour plus d’heures supplémentaires.

Lire aussi : Éducation : un pacte pensé par la Macronie pour casser le statut et diviser les profs !

Pour les grévistes, le lien est clair entre la situation dans leur établissement et les réformes en cours : « C’est un cercle vicieux, non seulement les différentes lois, les différentes réformes, ont tendance à fragiliser l’éducation nationale mais de plus en plus, on met à la tête des établissements des gens qui sont des gestionnaires, […] pas du tout à l’écoute ni des enseignants, ni des élèves, ni de la situation de certains établissements ».

Face aux petits-chefs et aux proviseurs managers, c’est une école démocratique dont nous avons aujourd’hui besoin : une Education nationale qui non seulement se donne les moyens d’avoir des conditions de travail, des moyens financiers et humain à la hauteur, mais aussi une école où les professeurs, élèves et personnels décident collectivement de l’organisation de la vie scolaire. Une école qui refuse de faire des professeurs des agents de sa politique islamophobe en interdisant les abayas comme le voudrait le gouvernement.


Facebook Twitter
Répression syndicale chez Total : 70% des raffineurs se mettent en grève et font reculer la direction

Répression syndicale chez Total : 70% des raffineurs se mettent en grève et font reculer la direction

Intelligence artificielle : « Il faut penser un communisme technologique », Juan Sebastián Carbonell

Intelligence artificielle : « Il faut penser un communisme technologique », Juan Sebastián Carbonell


« Sans nous, il n'y aurait pas Onet » : au CHU de Montpellier, les grévistes racontent leur lutte

« Sans nous, il n’y aurait pas Onet » : au CHU de Montpellier, les grévistes racontent leur lutte

Toulouse. Les travailleurs des services publics rassemblés contre la réforme de la métropole

Toulouse. Les travailleurs des services publics rassemblés contre la réforme de la métropole

Malgré 820 millions de profits, l'éditeur de « Fortnite » annonce 1080 licenciements

Malgré 820 millions de profits, l’éditeur de « Fortnite » annonce 1080 licenciements

« On produit la nourriture, on doit décider des prix » : Christian Porta, ouvrier dans l'agroalimentaire

« On produit la nourriture, on doit décider des prix » : Christian Porta, ouvrier dans l’agroalimentaire

Primes dans l'éducation : du réchauffé pour mieux avancer dans l'offensive néo-libérale

Primes dans l’éducation : du réchauffé pour mieux avancer dans l’offensive néo-libérale

Pas de métro après 21h30 à Marseille : une annonce surprise qui pénalisera les travailleurs

Pas de métro après 21h30 à Marseille : une annonce surprise qui pénalisera les travailleurs