Le résultat est sans surprise, mais il a au moins le mérite d’être une piqure de rappel sur la réalité de la politique du PS. Pour leur part, Les Républicains n’ont pas pris part au vote, estimant que ce débat concernait le PS et les formations à sa gauche. Au final, seulement 5 socialistes ont voté pour le texte, avec les 20 sénateurs du groupe communiste. 115 sénateurs, quasi exclusivement du PS, ont voté contre.

Pour Myriam El Khomri, qui avait emboité le pas de Manuel Valls sur le 49.3, la notion de brutalité ne semble pas être rétroactive. La ministre a en effet défendu becs et ongles sa réforme, passée à grand coup du dit article cet été, dans la droite lignée de ses déclarations au plus fort du mouvement. « C’est un choix que le gouvernement assume pleinement : celui d’avancées sociales réelles, inscrites dans le temps long, plutôt que la défense du statu quo et le vacarme parfois vain du temps présent » a t-elle ainsi déclaré.

Il est indéniable que par cette énième démonstration, les discours des pontes du PS qui s’affrontent ce soir ne tiennent pas. Le quasi bloc unanime des sénateurs PS pour défendre jusqu’au bout la Loi Travail est une trop grande contradiction avec les discours des principaux favoris à la primaire de la gauche, dont le premier débat à lieu ce soir. En bref, ce vote est une démonstration de plus qu’au-delà des postures de campagnes et des promesses électorales, l’appareil du PS est bel et bien un appareil fidèle aux classes dominantes, et prêt à accomplir toutes les sales besognes nécessaire pour prouver sur le terrain être le meilleur relai des politiques libérales tant voulues par le patronat.