Un combat difficile

Les employés du jardin botanique travaillaient depuis des années sans contrat de rémunération. Un accord a été trouvé début septembre après trois grèves, plus d’un an de combat acharné. Le 30 oc-tobre, les accords négociés pour la convention collective ont été signés par le syndicat Ver.di et en-voyés à la direction. Les gérants de la société d’exploitation, filiale dépendant à 100% de la FU, ont d’abord refusé de signer et tenté de faire pression sur le comité d’entreprise : la conclusion de l’accord devaient inclure une importante détérioration des conditions de travail.

Un point essentiel de la lutte concernait les tranches de travail de 12 heures. Des horaires de travail aussi longs sont légaux uniquement si cela est expressément autorisé dans le cadre de la convention établie par le syndicat IG BAU. Le personnel n’a d’ailleurs aucun problème avec ça. « Beaucoup de collègues ont de longues heures de trajet, raconte un travailleur qui a souhaité rester anonyme, ils préfèrent avoir de longues heures de travail, parce que c’est plus rentable ». La nouvelle convention inclut une clause d’ouverture, afin que le comité d’entreprise puisse trouver un accord concernant ce point.

La direction a rejeté cette proposition et a fait du chantage au comité d’entreprise en faisant de l’accord une condition pour qu’il y ait des négociations plus importantes. La nouvelle réglementation devait contenir la suppression de la majoration des heures supplémentaires et une détérioration massive des conditions de travail, notamment concernant les pauses.

Le projet d’accord d’entreprise du patron incluait aussi la possibilité de mettre un œuvre un tableau de service, bien que cette idée ait été rejetée par le comité d’entreprise. Dans la pratique, cela aurait conduit à une suppression du droit de cogestion, alors que le Tribunal du Travail de Berlin avait récemment condamné la société d’exploitation à une amende pour cette raison.

Victoire des salarié-e-s

Mercredi 30 novembre, la direction a enfin signé l’accord, près d’un mois après le syndicat Ver.di. Cette victoire a été avant tout permise grâce à la direction combative de la grève et des nombreux soutiens de militant-e-s syndiqués et d’étudiant-e-s, qui diffusaient des tracts à l’entrée du Jardin Botanique, organisaient des actions et des manifestations. Le maire de Berlin Michael Müller a même reçu plusieurs fois les salariés. Ils ont aussi essayé de relier les différentes luttes du Musée de la Technique, dont une partie appartient aussi à la FU, afin d’atteindre un niveau politique plus im-portant. Les employé-e-s du Jardin Botanique ont toujours appelé à soutenir les grèves de leurs col-lègues. Ils ont aussi pris en charge les luttes des lycéen-ne-s contre le racisme, exprimant leur soli-darité lors de la journée du mobilisation du 2 avril 2015, et plus récemment le 29 septembre.

Cependant, les employés de la société d’exploitation, dans le cadre de l’accord, n’ont toujours ni retraite, ni assurance maladie, et ils travaillent une heure de plus. Comme l’explique Lukas Schmolzi, membre du syndicat ver.di, « Un premier pas est fait après 14 mois de négociations et 20 mois de travail syndical actif. Mais il ne faut pas s’arrêter là. »

« Travail égal pour salaire égal ! », tel est le but à atteindre, comme l’ont revendiqué les travailleur-ses du jardin botanique au cours de leurs nombreuses actions. Ce combat montre en effet que la Freie Universität, aussi bien que le Sénat de Berlin, ne sont pas invincibles. La négociation des sa-laires au Musée de la technique va continuer dans les prochaines semaines. Ces luttes, à l’égal de celle des « têtes dures » du jardin botanique, comme les appellent les militants, doivent montrer la voie à la classe ouvrière de Berlin.

Trad. HK