Dans la nuit du 24 au 25 juin à Bordeaux, dans le quartier populaire Saint-Michel, une dizaine d’individus, membres du groupuscule d’extrême-droite Bordeaux Nationaliste, pour certains cagoulés, armés de barres de fer ou de bombes lacrymogènes, ont commencé à scander sur la place des slogans racistes en imitant des cris de singe. «  Mort aux arabes, Bordeaux Nationaliste  », peut-on entendre dans l’une des vidéos diffusés sur Twitter.

Dans un thread Twitter, Nikola Dobric, étudiant et militant à Handi Social évoque que très vite, le groupe s’en est pris aux riverains et plusieurs personnes se sont vues violemment prises à partie : « Tu votes pour qui ? Tu as une tête à voter Mélenchon. », peut-on entendre dans une vidéo. Peu après, une passante est injuriée à son tour : « Petite pute, retourne sucer des nègres ! ». D’autres encore sont insultés alors que des membres du groupe lèvent le bras et font le salut hitlérien : «  Nique ta mère, l’Algérien !  », entend-on, selon les témoins.

Injuriant et prenant à partie les passants, le groupe cherchait visiblement à provoquer un affrontement. Au bout d’une déambulation dans le quartier, ponctuée d’injures racistes, les individus se sont mis à prendre en chasse un adolescent de 17 ans, et après l’avoir isolé s’en sont violemment pris à lui pendant plusieurs minutes. La victime, en situation irrégulière, ne souhaite aujourd’hui pas se défendre légalement de peur d’être sommé de quitter le territoire.

Cette expédition marque une fois de plus la décomplexion toujours plus prononcée des groupuscules d’extrême droite, toujours encouragés par la banalisation de leurs idées nauséabondes. En tout état de cause, face à la montée des idées racistes et réactionnaires, nous ne pouvons faire confiance au gouvernement et à ses institutions pour lutter contre celles-ci.

Car en effet, c’est bien le premier quinquennat Macron qui s’est déroulé sur les thématiques racistes de l’extrême-droite, à l’image de la loi séparatiste, et qui a donc grandement joué dans la banalisation de ces idées. Ainsi, la réponse ne pourra se faire que dans la rue, en luttant directement contre l’extrême-droite mais aussi contre le gouvernement, aux côtés des travailleurs et en toute indépendance des institutions bourgeoises.