Dès l’annonce de la décision du Conseil Constitutionnel vendredi soir, des dizaines de manifestations spontanées ont émergées partout en France. A Rennes, après un rassemblement appelée par plusieurs organisations syndicales locales à 18h, des centaines de personnes ont défilé dans le centre historique toute la soirée. Une nuit qui a fait parler d’elle sur les réseaux sociaux : porte du Couvent des Jacobins enflammée, commissariat de Saint-Anne incendié… de quoi faire réagir le ministre de l’Intérieur, qui a de nouveau envoyé la CRS 8, brigade « spécialisée dans le maintien de l’ordre », dans la capitale bretonne.

Le lendemain, samedi 15 avril, une manifestation régionale impulsée par plusieurs collectifs locaux était appelée à Rennes. En début d’après-midi, plus d’un millier de personnes venues de Caen, Brest, Nantes ou encore Saint-Brieuc se sont retrouvées à République où se mêlaient drapeaux syndicaux, banderoles féministes, et slogans dirigés contre le gouvernement. Immédiatement nassée par la police, la manifestation n’a dans un premier temps pas pu quitter la place. Malgré les nuages de gaz lacrymogènes et les tirs de canon à eau, les manifestants ont réussit à se frayer un chemin dans le centre-ville, où ils ont défilé tout au long de l’après-midi.

Face à la contestation, la police a répondu par une répression brutale. Des images les plus choquantes les unes que les autres ont fait le tour des réseaux sociaux : un homme âgé en sang traîné sur le sol par des CRS, un journaliste violemment interpellé, des personnes interpellées frappées par la police à l’intérieur des véhicules policiers,…des violences qui révèlent la peur du gouvernement qu’un mouvement plus radical se généralise.

La répression s’est poursuivie dans les tribunaux : sur les 14 personnes interpellées samedi, un des manifestants a été condamné à sept mois de prison ferme selon Le Mensuel de Rennes, et deux autres interpellés ont été condamnés à six et cinq mois d’emprisonnement et un an d’interdiction de manifestation.

Alors que Macron voudrait tourner la page de la réforme des retraites – en témoigne son appel à « cent jours d’apaisement et d’action », tout signe de durcissement du mouvement est violemment réprimé par le gouvernement. Dans ce contexte, l’Assemblée Générale de Rennes 2 a voté ce lundi l’organisation de rassemblements pour soutenir les étudiants réprimés pour s’être mobilisés, et pour montrer par la même occasion à Macron qu’il risque d’entendre raisonner les casseroles encore longtemps. Une réponse à généraliser.