C’est l’histoire d’un mec…


En ces temps de précarité, il n’est pas rare de connaître quelqu’un, dans sa famille ou son cercle d’ami, voire d’être cette personne, qui doit cumuler plusieurs emplois car un seul salaire ne suffit plus. Parce qu’on a des dettes, parce qu’on doit nourrir sa famille ou même parce qu’on ne trouve rien de mieux que des CDD/CDI à 15 heures par semaine dans une boite de nettoyage qui ne propose rien d’autre que de passer l’aspirateur dans les couloirs de 5 à 8 heures du matin. Mais pas que...

Carlos Ghosn, grand patron au demeurant, cumule aussi plusieurs salaires. Mais pas le même type de salaire. Celui qui avait fait les gros titres il y a quelques mois pour avoir touché un salaire de 16 millions d’euros, que même l’État français, actionnaire chez Renault et qui n’est pas le dernier pour défendre le patronat, n’avait pas défendu face à la fronde des salariés. Mais apparemment, ce n’est pas un bon salaire pour ce cher Carlos qui va désormais en toucher un troisième ! On n’en connaît pas encore précisément le montant, mais l’augmentation du salaire (stock options compris) des administrateurs, passant de 423 millions de Yens (près de 3,5 Millions d’€) pour dix membres à 3 milliards de Yens (près de 25 millions d’€) pour onze membres, nous laisse imaginer le nombre de SMIC par mois que va toucher en plus le nouveau PDG de Mitsubishi. Augmentation qui a été justifiée ainsi par Mitsubishi : « cette augmentation des gros salaires [est] une incitation à améliorer [la] gestion [de Mitsubishi] et à attirer des personnes de valeur. ». Une méritocratie propre aux grand patrons, pour les grands patrons, et personne d’autre, évidemment.

Et pendant ce temps, chez Renault...


Ce n’est pas tout de toucher un troisième salaire. Carlos Ghosn a entreprit aussi de faire passer un « accord de compétitivité » , terme aussi fallacieux que « plan de sauvegarde de l’emploi », qui promet la fameuse association « augmentation du temps de travail des ouvriers et suppression de postes », pour être en capacité de payer l’un des salaires de son patron, qui touche plus de 2 millions de la part de la boite, et dont la part variable (qui peut atteindre 5 millions d’euros, loin d’une prime de Noël à cent euros) est particulièrement lié à ses « résultats » (entendez, capacité à licencier). Lors d’un discours durant l’assemblée générale à Mitsubishi, le patron de la marque au losange a finalement promis de « [s’]engage[r] à défendre les profits des actionnaires », ce qu’on ne peut que croire étant donné sa propre qualité d’actionnaire.