C’est une grève rare dans la grande distribution. Ce samedi, à l’appel de la CFDT et de la FO, les salariés du groupe Carrefour étaient en grève massivement. Ceux-ci protestent contre la prime de participation particulièrement faible cette année : 57 euros au lieu de 610 euros habituellement. Mais plus généralement, ce sont les conditions de travail, les salaires de misère et les suppressions de poste qui étaient remis en cause par les grévistes.

À Saint-Denis, plus de 80% des salariés se sont mis en grève, et ont tenu un piquet depuis 4h du matin. Ils ont bloqué l’entrée avec des caddies jusqu’à 21h. La direction et la sécurité ont essayé régulièrement d’ouvrir de force sans y parvenir.

À l’hypermarché Carrefour d’Illzach près de Mulhouse, 90% des effectifs étaient en grève et la direction a dû mobiliser tous les cadres et travailleurs en CDD du magasin pour faire face. Nous avons interviewé Tahar Khelladi, délégué CGT Carrefour Illzach :

Cette semaine, des négociations sur les salaires sont prévues mais aussi l’annonce des conditions exactes du plan de départs volontaires prévoyant la suppression de 2.400 suppressions d’emplois. Dans ce contexte, la journée de grève historique envoie un signal fort à la direction. La grève pourrait bien avoir des suites, et commencer à coaguler avec la vague qui se lève contre la précarisation et les contre-réformes du gouvernement, emmenée par les étudiants et les cheminots.