Dans le premier cas, une aide soignante souligne le fait que le stress dans son métier est plus grand et continu, ce à quoi un cadre lui répond qu’elle n’a qu’à envisager d’être caissière pour éviter ce désagrément.

Comme si le métier de caissière était de tout repos, qu’elles n’ont aucun problème dans les relations avec les clients et la direction, comme l’ont démontré ces braves femmes caissières de Carrefour qui se sont battues contre leur direction et pour améliorer leur salaire et leurs conditions de travail.

Le deuxième cas est plus choquant et méprisant : un entrepreneur qui se revendique de LREM réagit via Twitter sur la réponse de Macron à un adolescent l’ayant interpellé par le diminutif « Manu ». Se targuant de la nécessité de ce recadrage puisque « on ne s’adresse pas au Président comme on s’adresse à une caissière ».

Pourquoi utiliser encore une fois cet exemple et pourquoi change-t-on de genre ? Le mépris cette fois-ci vise la fonction de caissière et la femme. Ce n’est pas anodin. Il faut savoir que Macron vend une image réformiste mais avec un retour aux valeurs chrétiennes – « Je souhaite réparer les liens abîmés entre l’église et l’État » a-t-il déclaré le 11 avril 2018.

Cela démontre une fois de plus à quel point la place des femmes, et en particulier celle des femmes travailleuses, est secondaire dans la société Macronienne. Le fait d’être une femme dans une situation précaire est souvent assimilé à de la faiblesse, et même si c’est vrai que nous sommes les premières a être touchées par les conséquences des réformes des gouvernements successifs et la croissante précarité et à payer les pots cassés lors des moments de crises économiques, ce sont pourtant ces mêmes femmes qui font partie des plus déterminées dans les luttes.

Je suis moi-même une de ces femmes en situation précaire, mère isolée de 3 enfants, cheminote en grève sur le préavis reconductible, déterminée et activiste dans la bataille du Rail.