Ce matin, au micro de RMC/BFMTV, Richard Ferrand s’est dit prêt à investir les trois anciens ministres socialistes si ceux-ci renoncent à l’étiquette du PS. Pour l’instant, En marche ! n’a donc pas investi de candidats dans les circonscriptions d’El Khomri, de Le Foll et de Touraine. Richard Ferrand a déclaré leur laisser jusqu’à mercredi pour se décider avant de présenter des candidatures concurrentes. Une stratégie assumée : « C’est pour dire : “écoutez, vous - mais comme d’autres de la droite -, si vous souhaitez rejoindre le rassemblement du président Macron, ça vous est loisible” ».

Ouvrir la porte au rassemblement donc, ou plutôt continuer l’entreprise de recyclage des vieux débris de la politique dominante comme a déjà commencé Emmanuel Macron. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le mouvement En Marche ! n’a pour l’instant dévoilé que 428 candidatures sur les 577 circonscriptions disponibles. L’objectif est clair : mettre la pression sur les responsables politiques des principaux partis (principalement LR et PS) pour leur laisser la possibilité de rejoindre le mouvement du nouveau président. Une stratégie de recyclage politique dont a déjà pâti Bayrou, qui s’est plaint de ne pas avoir obtenu autant d’investitures que ce que lui avait promis Macron.

Il est donc probable qu’on enregistre de nouvelles défections dans les rangs des Républicains et du PS dans les jours à venir. C’est du moins ce qu’on espère du côté des « marcheurs ». Une chose est sûre en tout cas : derrière les promesses de renouvellement politique de Macron, le recyclage politique marche à plein. En termes de figures mais aussi de contenu. Quoi de plus logique que de proposer à El Khomri de rejoindre son mouvement quand on prépare une deuxième mouture de la loi qui porte son nom, « puissance 10 » cette fois-ci ?