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Vendredi 19 juin, une vingtaine de cars de CRS auraient été stationnés autour de la station Jaurès avant le début de l’opération, au cas où « l’action de normalisation » aurait nécessité l’intervention des forces de l’ordre. L’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), présent sur place, aurait « offert » aux migrants quelque 200 places d’hébergement sur différentes structures de la région parisienne, parfois à une centaine de kilomètres de la capitale, à condition que les migrants quittent le Jardin Eole. La durée de prise en charge en hébergement n’était, bien entendu, aucunement spécifiée.

Sous le coup de la pression et par crainte d’une nouvelle expulsion violente des forces de police, la plupart des migrants est montée dans les bus venus les chercher. Pour les personnes ainsi embarquées, on peut craindre un tri rapide entre, d’un côté, les réfugiés susceptibles de pouvoir déposer une demande d’asile en France et, de l’autre côté, les personnes qui relèveraient du Règlement Dublin (examen de la demande d’asile qui relève du pays où les empreintes digitales ont été prises la première fois, ce qui implique l’expulsion du migrant) ou qui n’auraient « aucune vocation à rester sur le territoire national » car ne pouvant prétendre au statut de « réfugié ». Ces migrants pourraient donc être expulsés après passage en centre de rétention. Un petit groupe de migrants aurait tout de même refusé d’embarquer et camperait toujours aux Jardins Eole.

Un premier rassemblement d’appui aux migrants avait lieu, en milieu d’après-midi, entre Jaurès et Stalingrad. Une AG des soutiens des migrants devrait se tenir, à 17h30, aux Jardins d’Eole.