Un énorme dispositif de répression avait été déployé pour quadriller le rassemblement. Près d’une vingtaine de fourgons de CRS étaient garés aux abords de la place Jussieu. La manifestation devait initialement suivre un trajet allant de Jussieu à Matignon. Mais la préfecture a interdit la marche. Cependant, au moins 300 maîtres de conférence, des enseignant-chercheurs précaires, des étudiants étaient présents pour exiger le retrait de la loi LPR, adoptée le 20 novembre dernier au Parlement.
L’année dernière déjà le projet de loi avait suscité d’importantes contestations du côté des universitaires. Cette loi va entraîner une précarisation toujours plus importante des enseignants-chercheurs, de leur conditions de travail ainsi qu’une précarisation des conditions d’études des étudiants.
Dans le même temps, la loi prévoit également de criminaliser les luttes étudiantes et tous ceux qui osent se mobiliser contre le modèle universitaire que souhaitent imposer le gouvernement et le patronat. La loi prévoit en effet un délit de « trouble à la tranquillité ». C’est tous les modes d’action et de mobilisation des étudiants, comme les assemblées générales ou les occupations de facs, qui sont en péril.
En ce sens, Behrang, un enseignant-chercheur en poste d’ATER (poste précaire de l’ESR, sorte de CDD) à Paris 8 résumait largement le ressenti de la plupart des manifestants présents au rassemblement :

Dans différentes prises de paroles, étudiants et enseignants-chercheurs ont été nombreux à dénoncer plus largement l’actuelle politique ultra-répressive et autoritaire du gouvernement et ont également exigé le retrait de la loi Sécurité Globale qui vise à renforcer l’impunité policière et à cacher la répression qui est aujourd’hui le principal pilier d’un Etat largement en crise.
Et pour cause, avec une gestion calamiteuse et criminelle de la crise sanitaire, les plans sociaux qui se multiplient ainsi qu’un agenda politique qui va précariser toujours plus de secteurs dans la société, le gouvernement craint de fortes explosions sociales. L’Université n’est aujourd’hui pas épargnée, mais dans le sens des derniers rassemblements contre la LPR, il est nécessaire d’élargir les revendications et d’exiger le retrait de toutes les lois liberticides, de la loi séparatisme à la loi Sécurité globale.