La première condamnation concerne D., 28 ans, condamné à trois mois de prison ferme et 200 euros de dommages et intérêts pour avoir lancé une cannette de bière sur la police, une bouteille en verre selon la police. Le jeune homme n’a clairement rien d’un « black block », la cible que le gouvernement dit viser dans sa répression et dans sa division entre « bon » et « mauvais » manifestant. Il était peu préparé, il était venu habiller avec des habits clairs et un sac de randonnée voyant, si bien que la justice l’a reconnu rapidement sur les images prises ce jour-là.

La deuxième condamnation a frappé J., 25 ans. Pour avoir simplement participé au rassemblement et refusée de donner ses empreintes digitales à la police, elle est condamnée à 1000€ d’amende. Pourtant, le relèvement d’empreintes systématique est une pratique largement critiquée par les juristes. Pour la Cour Européenne des Droits de l’Homme, le fichage des empreintes relève « d’une ingérence dans la vie privée. »

Surtout, les manifestants condamnés ont tous les deux accepté la comparution immédiate, ce que refuse la grande majorité des militants informés. Car l’accepter, c’est accepter de prendre pour la campagne de communication du gouvernement. Après 341 interpellations et 317 gardes à vue, le gouvernement veut se mettre quelque chose sous la dent, il a besoin de justifier sa répression en choisissant des cibles faciles, des personnes isolées, et avec peu de ressources juridiques. Ce mardi, il en a trouvé deux. Mercredi, au moins un autre manifestant devrait passer devant le même tribunal.