Ce jeudi 19 et vendredi 20 octobre, des étudiants étrangers laissés sur le carreau des différentes instances d’admission à la fac, tel que Parcoursup, E-candidat ou encore la commission de dérogation de Paris 8 se sont mobilisés avec le Collectif des étudiants étrangers (CEE) de Paris 8 et différentes organisations étudiantes pour défendre le droit des étudiants étrangers à une inscription et une régularisation. En parallèle, se tenaient les conseils centraux de Paris 8 (CFVU et CA), où les élus étudiants du Poing levé ont défendu l’inscription et la régularisation de tout.es les étudiant.es.

Comme le soulignait Lisa, militante au Poing Levé et élue étudiante, vendredi matin au conseil d’administration : « Ces étudiants sont sous la menace d’OQTF (obligation de quitter le territoire français), les délais de réponse sont beaucoup trop longs pour des personnes dont le destin peut basculer à tout moment. Nous avions déjà déposé une motion pour leurs inscriptions, la régularisation de tous les étudiant.es sans-papiers ainsi que des moyens pour les accueillir dans des conditions dignes, mais elle a été refusée. On a besoin de réponse maintenant, on ne peut pas attendre la réponse d’une commission obscure, où les principaux concernés sont écartés et qui ne donnera sûrement jamais de réponse ».

Le vendredi après midi, un rassemblement était appelé par différentes organisations étudiantes dans le but de visibiliser les conditions dans lesquelles sont ces étudiants et exiger de la présidence l’inscription et la régularisation de tous les étudiants étrangers. « J’ai été refusé une première fois à l’université de Metz, puis à Paris 8 sur E-candidat. J’ai adressé un recours à la présidence, qui reste sans réponse depuis maintenant plus de 2 mois… Me voilà en phase dérogatoire, où j’ai aussi été refusé. On est à bout » témoigne Mady*, étudiant étranger résidant en France, lors du rassemblement. Un refus parmi tant d’autres, où l’exaspération s’est transformée en mobilisation sur l’université de Paris 8. En effet, les étudiants étrangers ont tenu à faire entendre leurs voix auprès de l’administration et de la présidence en envahissant les conseils centraux. « On va se battre pour notre droit à étudier », martèle Mady.

En réponse, la présidence a fait savoir « qu’elle manquait de moyens » et « qu’elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour pouvoir inscrire le maximum d’étudiants ». En d’autres termes, elle fait savoir qu’il sera très difficile d’inscrire d’autres étudiant.es tant qu’elle n’aura pas de budget supplémentaire pour augmenter le nombre de places dans les filières. Une position que nous déplorons aussi, mais qui n’exclut pas la responsabilité de la présidence, qui par exemple, n’hésite pas à priver d’inscription certain.es étudiant.es, pour le simple motif de ne pas avoir mis de lettre de motivation dans leur dossier ou encore de ne soi-disant « pas assez bien parler français », selon un des étudiant mobilisé, alors même que ce dernier vient d’un pays francophone. Une attitude questionnable, qui illustre les mécanismes discriminatoire, ayant pour but de refermer les portes de l’enseignement supérieur aux étudiants étrangers et issus des quartiers populaires.

Ainsi ces étudiants nous montrent la voie : s’organiser, se mobiliser sans faire de concessions. Une position qui a notamment permis d’arracher un rendez-vous avec la présidente de la fac avec des attentes très claires : des inscriptions ou rien !