Avec ce projet de restructuration, l’entreprise sera scindée en trois secteurs d’activités indépendants : EDF « Bleu » pour la production nucléaire, EDF « Azur » pour la production hydraulique et EDF « Vert » pour la distribution et la vente, qui est l’activité qui engrange la majorité des profits. De ces trois secteurs, seules les activités de productions resteront publiques, EDF « Vert » sera quant à lui coté en bourse et immédiatement privatisable à hauteur de 35 %. Bien que le projet se soit évidemment constitué dans l’opacité la plus totale entre le gouvernement et la direction d’EDF, les objectifs de la restructuration sont clairs pour Fabrice Coudour de la CGT Énergie : « on nationalise les pertes et on privatise les bénéfices. »

Mardi a donc eu lieu une quatrième journée de mobilisation nationale très suivie pour les salariés d’EDF et de GDF. Du Pays de la Loire à Lyon en passant par Paris, de nombreuses actions ont été menées partout en France, alors que la grève a de nouveau atteint un taux historique pour le secteur de 30% sur l’ensemble de l’entreprise, et certains sites où la grève est montée à près de 90%.

« L’électricité et le gaz c’est pas pour le privé, c’est un droit pour tous les usagers ! » tonnaient ainsi les 200 grévistes réunis hier à Paris pour dénoncer le plan Hercule et entasser des dizaines de compteurs Linky devant le siège parisien de LREM, comme symbole de la destruction du service public au bénéfice du privé. L’occasion de dénoncer également le recours massif à la sous-traitance dans l’énergie, l’ouverture à la concurrence et l’augmentation des prix du gaz (+85%) et de l’électricité (+35%) depuis, qui risquent d’augmenter encore fortement avec la privatisation d’EDF.

Après une première journée de mobilisation réussie face à la menace du démantèlement d’EDF, la FNME-CGT appelle l’ensemble des ouvriers du gaz et de l’électricité à se mettre de nouveau en grève le 28 janvier prochain et de manifester à Paris dans le cadre d’une mobilisation nationale. pour faire reculer le gouvernement Cependant, face au refus du gouvernement de prêter l’oreille à la lutte des travailleurs d’EDF, la question de durcir le mouvement devra bientôt se poser. A l’image des grévistes de Grandpuits, en lutte contre un projet de suppression de 700 emplois dans le cadre de l’arrête des activités de raffinage par Total, la question de la grève reconductible devrait ainsi être posée pour accroître le rapport de forces face à l’entreprise. De même, la lutte contre la sous-traitance passe par la revendication de l’internalisation de ses travailleurs, une revendication essentielle pour tenter d’entraîner ces salariés. Enfin, plus largement, dans une situation de crise économique qui s’abat sur l’ensemble des travailleurs du privé comme du public, c’est la question d’un mouvement d’ensemble qui devrait se poser, pour lutter contre l’isolement des dates et des mobilisations sectorielles.