Dans le contexte actuel, ce n’est pas étonnant de voir les dividendes grimper en flèche, cette action spécifique qui permet aux actionnaires de toucher une partie du bénéfice des entreprises dans lesquelles ils ont investi. Actuellement, les dividendes sont une des actions les plus prisées et les plus sûres pour les investisseurs. La moyenne des taux de rendement (le pourcentage versé aux investisseurs) était de 3,1 % pour l’indice européen Stoxx 600, et de 4,05 % pour le CAC 40 en 2015. Avec des taux de rendement si alléchants, les financiers et consorts n’y résistent pas. En comparaison le taux d’interét d’un Livret A, le placement le plus populaire en France, est à un taux ridiculement bas de 0,75%.

Il comporte moins de risques pour l’investisseur, et permet aux grandes entreprises de remplir leurs caisses en attirant les portes feuilles des actionnaires. Et bien sûr, à chaque fois, ce sont les travailleurs qui trinquent. En septembre 2015, par exemple, Caterpillar a annoncé la suppression de 10,000 emplois dans le monde d’ici à 2018, c’est près de 10% des effectifs du groupe. Le groupe de construction d’engins de chantier avait alors évoqué la mauvaise conjoncture économique pour justifier ce plan « social ». Pourtant il avait en juin de la même année augmenté de 10% le montant des dividendes versés. En somme, il s’agit d’argent qui passe directement des mains des travailleurs à ceux des actionnaires.

Depuis des années la France est championne d’Europe des versements de dividendes. Nous avons déjà constaté que l’année dernière, les entreprises du CAC 40 avaient versé 56 milliards de dividendes aux actionnaires. Un montant scandaleux alors que tous les grands candidats de ces élections présidentielles nous expliquent que nous allons devoir nous serrer la ceinture toujours plus, et que les plans de licenciement se multiplient.