« Mangez cinq fruits et légumes par jour » enjoignent de nombreux encarts du ministère de la santé à la télévision depuis des années. Mais comment faire lorsque nos finances ne nous le permettent pas ? Le baromètre Ipsos-Secours populaire met en lumière le lien étroit qui existe entre précarité et malnutrition.

Parmi les personnes interrogées, 21 % déclarent ne pas pouvoir se procurer de quoi faire trois repas sains par jour et 27 % ont des difficultés financières les empêchant de manger des fruits et des légumes frais quotidiennement.

Ces chiffres révèlent qu’en France comme ailleurs, la malnutrition – qui entraîne des problèmes de santé variés – n’est pas un problème déconnecté de l’appartenance de classe : les plus pauvres sont ceux qui se confrontent le plus à la maladie, aux blessures et à la mort prématurée, que ce soit dû à leur travail ou à ce qu’ils ont (ou n’ont pas) dans leur assiette.

Dans cette même logique, un tiers des sondés admet avoir du mal à assumer financièrement des actes médicaux mal remboursés.

Ainsi, toujours d’après ce baromètre, chez les travailleuses et les travailleurs qui perçoivent moins de 1200 € par mois, leur faible rémunération impacte directement la possibilité de payer la cantine à leurs enfants (pour 48 % d’entre eux) ou de se faire correctement soigner (56%).

Preuve s’il en faut que les gouvernements peuvent bien lancer tous les « plans de santé publique » qu’ils veulent, tant que les richesses ne seront pas partagées, les pauvres seront toujours les premiers à crever.