Une des principales revendications exigées : la libération du théâtre de l’Odéon, afin d’en faire un lieu de réunion pour les intermittents en lutte. Voilà la raison principale qui a poussé les travailleurs de la culture, en lutte, pour interrompre le spectacle dans lequel, Guillaume Galliene, comédien plusieurs fois récompensé aux Molières, devait se représenter ce soir. En outre, c’est également une action symbolique qui s’y déroule, dans un théâtre qui incarne toute la prétention de l’art bourgeois. Partout ailleurs, les occupations de théâtres se multiplient, la prise de l’Odéon étant en train de faire des émules : à Lille, au TNS (Théâtre National de Strasbourg), à Bordeaux, Caen, Grenoble et le Théâtre du Nord sont autant de théâtres occupés.

A un des spectateurs énervé de rater son spectacle, disant "sans les bourgeois il n’y a pas de théâtre", une intermittente répondait : "un théâtre sans acteurs c’est peu intéressant". Cela résume assez bien l’état d’esprit dans la salle : il ne s’agit pas de défendre le statut des grands artistes qui jouent à la Comédie Française, mais surtout celui des petits qui peinent, alors que les budgets cultures sont de plus en plus diminués : 1 million de moins en Picardie, 14% de moins en Ile de France... Qu’ils soient de droite ou de gauches, les élus régionaux baissent les budgets qui financent avant tout les institutions populaires.

A l’heure actuelle (21h15), la gendarmerie bloque les entrées du théâtre. Pas sûr que cela suffise à déloger les militants de la culture, qui pour beaucoup ont envie, à l’image du théâtre de l’Odéon d’occuper jusqu’à obtention de leurs revendications.