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Bombardements

Gaza : contre une résolution de cessez-le-feu, la France utilise son droit de veto à l’ONU

Alors que les bilans des pertes civiles palestiniennes s’alourdissent du fait des attaques israéliennes, deux textes de cessez-le-feu humanitaires ont été présentés et refusés au conseil de sécurité de l’ONU.

Elea Novak

19 octobre 2023

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Gaza : contre une résolution de cessez-le-feu, la France utilise son droit de veto à l'ONU

Crédits photos : Nations Unies

Ce lundi 16 octobre, le conseil de sécurité de l’ONU se réunissait autour de deux propositions de textes, déposées par la Russie et le Brésil, faisant appel à un cessez-le-feu humanitaire à Gaza. Le premier texte, déposé par la Russie, a été refusé par quatre membres dont la France, qui dispose d’un droit de veto au conseil de sécurité. Alors qu’il se limitait à des revendications humanitaires, dont un cessez-le-feu humanitaire, le texte ne convenait pas à la France. Le représentant français évoque comme raison de son refus qu’« Israël a le droit de se défendre ». Pour la France, il fallait que tous les états présents se rangent derrière le texte proposé par le Brésil, condamnant l’attaque du Hamas sans demander la fin des combats.

En effet, dans le texte du Brésil, on retrouve des points condamnant « toutes violences et hostilités envers les civils et tous actes de terrorisme », les « attaques odieuses du Hamas », ainsi que des demandes de facilitation de l’aide humanitaire. Le manque d’appel à un réel cessez-le-feu est flagrant, le texte n’appelant qu’à des « pauses humanitaires » pour autoriser l’acheminement d’aides humanitaires vers Gaza. Minimisant le soutien aux civils, ce texte semblait convenir à la France, qui l’a approuvé. Même s’il se refuse de condamner frontalement les attaques israéliennes sur Gaza, le texte n’a pourtant pas été adopté. Cette fois ci, ce sont les États-Unis qui ont opposé leur pouvoir de véto à ce texte, car il ne soutiendrait pas suffisamment la « légitimité de la riposte israélienne ».

Face aux pays qui appellent à soutenir Israël dans ses attaques, comme la France, le représentant de l’État de la Palestine est intervenu en tant qu’observateur du conseil pour signaler aux Etats présents la situation à Gaza. Il a tout d’abord rappelé que « Cela fait dix jours que vous regardez Israël attaquer plus de deux millions de palestiniens dans la bande de Gaza », et qu’« Israël n’a pas épargné une seule famille palestinienne à Gaza ». Alors que depuis le 7 octobre, les frappes israéliennes ont fait plus de 3500 morts à Gaza, le représentant palestinien interpelle le soutien inconditionnel de la France et des Etats-Unis à Israël : « Comment [Israël] peut-il convaincre quiconque que tuer plus de palestiniens les mettra plus en sécurité ? » car « cela fait 17 ans que Gaza est assiégé », il rappelle surtout que « les vies palestiniennes ont de la valeur aussi ».

Si l’ONU s’est penchée de nombreuses fois sur le conflit israélo-palestinien, Israël n’a cessé de rejeter toutes les résolutions concernant sa politique d’apartheid et de colonisation. En 2009, Le Monde Diplomatique citait ainsi près de 34 résolutions non respectées par l’état israélien. De fait, dans toute son histoire, l’ONU n’a eu de cesse d’aider Israël à se développer, légitimant son existence et prenant acte de tous ses méfaits. Les deux résolutions refusées à l’ONU n’auraient aucune efficacité pour mettre en place un couloir humanitaire ou même imposer cessez-le-feu. Mais même lorsqu’il s’agit de déclarations de principes, les alliés d’Israël n’hésitent donc pas à utiliser leur veto et leur poids au Conseil de sécurité pour légitimer un massacre en cours au nom du « droit de riposte ».

Le rejet par le conseil de sécurité de l’ONU de l’appel à un cessez-le-feu a causé des contestations, alors que les palestiniens se font massacrer et que l’armée israélienne menace une invasion terrestre, que des ONG alertent sur un possible « nettoyage ethnique », et que les crimes de guerre à l’encontre des civils palestiniens se multiplient. Par exemple, devant l’ambassade de France à Tunis, des centaines de personnes ont interpellé la France pour avoir rejeté le texte de cessez-le-feu humanitaire.

Partout dans le monde, le soutien au peuple palestinien se structure, malgré les chapes de plomb imposées par les pays impérialistes contre toute manifestation de soutien.


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