Boris Lefebvre

Au Front National, on soutient la police et la justice tant qu’elle ne fouille pas dans les affaires du parti ou des membres du parti. Gilbert Collard s’est illustré récemment dans une affaire qui le poursuit depuis décembre 2015 et qui démontre parfaitement les principes du parti d’extrême-droite.

Il y a deux ans environ, après le second tour des élections régionales où le FN n’avait remporté aucune région, Gilbert Collard ainsi que Marine Le Pen avaient diffusé des images d’une extrême violence issues de la propagande de Daech. Ces images montrant les exactions et les sévices auxquels le groupe terroriste se livre étaient le droit de réponse typiquement provocateur dont le parti d’extrême-droite a l’habitude aux propos de Gilles Kepel. Ce dernier avait mis en avant, sur BFMTV, qu’il y avait « une communauté d’esprit » entre le groupe État islamique et le Front National, notamment en ce qui concerne le repli identitaire.

Toujours dans la stratégie du FN de crier au complot judiciaire en cette période pré-électorale, Gilbert Collard avait déposé une résolution à l’Assemblée nationale le 20 février pour lever les poursuites à son encontre. Mais le 22 février, l’Assemblée nationale a repoussé une éventuelle levée de l’immunité du député, estimant que la demande de la justice n’était pas « suffisamment précise ». Si Collard se défend de n’y avoir jamais cru, et avoir avoir notamment entamé cette démarche pour « emm***** les imbéciles […] et montrer l’action liberticide du gouvernement », cette affaire révèle les pratiques du parti d’extrême-droite et son sentiment d’impunité.