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Exploitation coloniale

Grève chez Total Mayotte : la direction se moque des salariés et reste sur ses positions

Cela fait deux semaines que les salariés de Total Mayotte réclament une augmentation de salaire et sont en grève depuis le 11 août pour réclamer cette amélioration de revenue. Lors des négociations de jeudi dernier, la direction a continué de se moquer des salariés en refusant toute négociation.

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A Mayotte, où Total possède le monopole de la vente de la distribution des produits pétroliers, les conditions de travail sont de moins en moins reluisante pour les salariés. Dans un département où la vie est chère alors que les salaires ne sont pas plus importants, la dégradation progressive des conditions de travail pèse de plus en plus sur le quotidien des salariés. « Que ce soit au siège de Total Mayotte, en station service, en dépôt de carburant, nous constatons que ces conditions de travail sont devenues pitoyables », a déclaré à la presse Patricia Mandine, secrétaire du CHSCT de l’entreprise. Face au refus de la direction de revoir à la hausse la grille de salaires, les salariés ont entamé vendredi 11 août dernier une grève pour obtenir une augmentation générale de 15% de leur salaire. Dans une entreprise comme Total qui possède toutes les stations services de l’île, l’arrêt de l’approvisionnement met toute l’économie insulaire au ralenti, au grand dam du préfet et du président du MEDEF-Mayotte qui commencent à exercer des pressions sur les salariés. Ce dernier a ainsi déclaré que les grévistes empêchaient les autres entreprises « d’exercer librement leur métier dans un pays libre ».

Face à cette situation, la direction de Total ne sourcille pas et ne veut en aucun cas céder le moindre pouce de terrain aux salariés. Mercredi, une série de négociations devait avoir lieu, avec l’objectif de 15% d’augmentation pour les salariés. Cependant, l’attitude de la direction a été tellement méprisante avec les représentants du personnel que ceux-ci ont quitté la table des négociations après deux heures de discussions. « Nous avons rencontré un employeur qui affiche beaucoup de mépris. Nous avons proposé une augmentation générale de 15% des salaires et comme la direction nous avait promis hier mercredi qu’elle allait nous faire une proposition en ce sens, on a écouté ses propositions. L’ennui est qu’il n’y a pas de proposition », a expliqué à l’AFP El Anziz Hamidou, porte parole de l’intersyndicale FO-CGTMA.

Une des clés du mouvement sera, au delà de la détermination des salariés, la façon dont la population réagira. En effet, la solidarité avec le mouvement n’est pas encore gagnée, surtout à cause de l’arrêt de services publics comme le ramassage des déchets qui commence à peser sur le quotidien des Mahorais, mais certains salariés voient aussi que la grève des salariés de Total est aussi la leur. C’est le cas de ceux de la SMSPP, qui travaillent dans les dépôts de carburants, qui sont entrés dans le mouvement aux côtés de leurs collègues. La revendication des salariés, celle d’une augmentation générale des salaires, pourrait aussi être un levier pour faire passer la population du côté des grévistes. Cependant, si les bas salaires sont un grand problème dans ce département, c’est surtout au chômage qu’il faut trouver une réponse. C’est à Mayotte que le taux de chômage est le plus en France : il dépasse les 25% de la population active. Face à ce problème qui touche toute la population, les ouvriers de Total pourraient proposer une réponse simple au chômage : le partage du temps de travail entre tous et toutes sans baisse de salaire.


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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