Brahim Bourran avait 29 ans et deux enfants lorsqu’il a été poussé près du Pont Carrousel à Paris par des militants d’extrême droite qui quittaient la manifestation annuelle du FN en l’honneur à Jeanne d’Arc. Ne sachant pas nager, et le courant du fleuve étant assez fort, le jeune Marocain s’est noyé.

Suite à ce drame, chaque 1er mai, un rassemblement est organisé à côté du pont du Carrousel pour lui rendre hommage et ainsi rendre hommage à toutes les victimes du racisme. Aujourd’hui, pour la première fois depuis 25 ans, cette manifestation n’a pas pu avoir lieu en raison des restrictions liées au confinement qui vont de pair avec des contrôles accrus et une répression policière de plus en plus impunie, ainsi qu’une multiplication des violences policières dans les quartiers populaires. Cependant, l’extrême droite semble être exempte de ces restrictions, comme l’a montré ouvertement Marine Le Pen, présente aujourd’hui devant la statue de Jeanne d’Arc, alors que dans les différents rassemblements parisiens des manifestants et même des personnes bénévoles distribuant de la nourriture ont été verbalisées.

En fait, encore aujourd’hui, la police continue d’exercer une violence extrême dans les quartiers populaires en arguant des restrictions de confinement, pour légitimer et perpétuer la violence raciste. Un exemple effrayant est la vidéo publiée il y a moins d’une semaine par Taha Bouhafs, dans laquelle on entend l’humiliation de la police envers un jeune homme qui s’est jeté dans la Seine pour leur échapper, en disant avec des rires « un bicot comme ça, ça nage pas », « Haha ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied » ou encore « Il va passer un mauvais moment », rappelant l’histoire coloniale française, lorsqu’il n’y a pas si longtemps, la police jetait des algériens dans la Seine.

Le racisme continue de tuer. On n’oublie pas, on ne pardonne pas.