« Les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République ». Hier après-midi l’Elysée publiait un communiqué sur le 17 octobre 1961. Très loin de la dénonciation du « crime d’État », attendu depuis des décennies par les victimes, celui-ci pointait la responsabilité de Maurice Papon pour mieux dédouaner De Gaulle et la République.

Ce matin, c’est Didier Lallement qui a apporté sa contribution aux hommages hypocrites organisés par l’Etat français pour les 60 ans d’un massacre qu’il a organisé et dissimulé. De façon inédite, le Préfet de Paris s’est en effet rendu sur le Pont Saint-Michel pour déposer une gerbe de fleurs. Un acte qui pointe du doigt, en creux, la responsabilité de son prédécesseur dans la continuité de la logique du communiqué de Macron. Le Préfet n’est cependant pas allé jusqu’à assumer ce discours, choisissant de ne pas s’exprimer et publiant un tweet qui se contente d’évoquer « les morts du 17 octobre 1961 ».

Rien de surprenant. Que Didier Lallement - Préfet brutal dans la lignée de Papon, éborgneur de Gilets jaunes, admirateur de Clémenceau qui a réprimé dans le sang les révoltes ouvrières - ose simuler un hommage aux Algériens tués par la police tient en effet de la pure mascarade. C’est aussi une insulte à la mémoire des Algériens tués par l’État français, qui a cherché à les faire disparaître de la mémoire collective.

Loin de ces hommages hypocrites de l’Etat français, dont la police continue de tuer et de mutiler, nous manifesterons cette après-midi au départ du Grand Rex à 15h à Paris.