Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées mardi, en face du Tribunal Judiciaire de Paris où s’est tenue l’audience de Justin et Clément, élèves au lycée Racine dans le 8ème arrondissement de Paris. Ces derniers ont été interpellés puis déférés en février dernier pour avoir bloqué leur établissement contre la réforme des retraites, et sont aujourd’hui poursuivis en justice. Des personnels, des parents d’élèves et des lycéens de l’établissement ont répondu à l’appel, aux côtés d’étudiants, de syndicalistes et de lycéens venus d’autres établissements.

« Ils veulent faire des exemples pour faire taire jeunesse » lance Alexis, militant au Poing Levé et surveillant au lycée Racine avant de passer la parole aux lycéens concernés qui ont pu remercier les soutiens présents. Dans la foulée, Joël, ex-syndicaliste à l’aéroport d’Orly a pris la parole pour témoigner lui aussi de son expérience militante : « J’ai fait ma première garde à vue quand j’avais 17 ans et ils m’ont relâché parce qu’il y avait des enseignants et des parents d’élève à la sortie. Aujourd’hui il ne faut rien lâcher » a-t-il expliqué.

Helena, militante au Poing Levé Lycée a témoigné de l’ampleur de la répression qui s’abat aujourd’hui sur le mouvement lycéen : « on connaît tous quelqu’un autours de nous qui a été en garde-à-vue » rappelant au passage l’épisode de Conflans-Saint-Honorine, lors duquel des lycéens ont été menacés par des policiers armés de LDB, alors qu’ils embarquaient un des lycéens qui bloquaient l’établissement.

Si le délibéré du procès sera rendu en mai prochain, ce rassemblement a été l’occasion d’une première démonstration de solidarité face à la répression politique que subissent aujourd’hui certains militants. En l’occurrence ici, deux lycéens qui doivent faire face à l’appareil judiciaire pour avoir osé relever la tête et s’être mobilisé contre la politique du gouvernement. Si le premier objectif de la répression est d’isoler et de décourager, c’est en multipliant ce type d’initiative que nous pourrons instaurer, d’une part, un rapport de force face à la justice mais aussi continuer à amplifier le mouvement.