Depuis des jours, l’Inde bat sans cesse ses propres records : selon le ministère, il y a eu 401 993 nouveaux cas en une journée. Le pays a ainsi atteint un sommet pour la neuvième journée consécutive. Depuis le début de la pandémie, plus de 19 millions de personnes y ont été infectées. Avec près de 212 000 morts, l’Inde occupe la quatrième place mondiale derrière les États-Unis, le Brésil et le Mexique. Le 1er mai, près de 3700 personnes sont mortes de Covid-19 – c’est la plus forte augmentation jamais enregistrée en une journée –, portant le bilan de à plus de 215 000 morts, selon Le Monde..

Depuis quelques semaines, la situation dans les hôpitaux du pays s’est aggravée : manque de lits à l’hôpital et manque de moyens médicaux pour soigner les patients atteints du Covid-19. Mais l’un des principaux problèmes est la pénurie d’oxygène médical. En Inde, ainsi que dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, la pénurie est une source d’inquiétude et fait des milliers de morts.

Plusieurs pays, dont la France, l’Allemagne, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon, ont promis leur « soutien » à l’Inde. Mais en réalité, avec un chiffre d’affaires de 20,5 milliards d’euros en 2020 et un bénéfice de 2,4 milliards d’euros, l’entreprise Air Liquide fait des milliards de bénéfices en profitant de la pénurie et en vendant de l’oxygène médical pour les patients du Covid et n’offre qu’un tout petit pansement pour guérir la plaie.

Un avion français a atterri dimanche matin à New Delhi avec 28 tonnes de matériel médical à bord, dont huit générateurs d’oxygène. Ces systèmes d’oxygène étaient livrés dimanche à huit hôpitaux indiens, six à Delhi, un dans l’État de Haryana (nord) et un dans l’État de Telangana (central). Cette cargaison représente la première phase de « l’opération de solidarité » française. Mais le fait est que ces aides, sans l’accès au vaccin, ne changeront pas grand-chose.

Le président Joe Biden, de même, n’offre qu’un pansement à la situation en Inde. Sans vaccins, la propagation du virus ne peut pas être complètement arrêtée à long terme. Les puissances impérialistes pourraient partager les millions de vaccins qu’ils stockent puisque les pays riches d’Europe, les États-Unis et le Canada ont acheté 82% de la production de Pfizer et 78% de la production de Moderna, des quantités qui leur permettent de vacciner au moins trois fois leur population. Dans le même temps, les pays impérialistes refusent de lever les brevets, condition impérieuse pour que la campagne de vaccination s’accélère et ait des résultats.

Comme toujours, la priorité accordée aux intérêts économiques privés se fait aux dépens directs des pays semi-coloniaux. La poursuite de la production et de la distribution de vaccins capitalistes signifie que de nombreux pays ne pourront pas vacciner suffisamment de personnes et lutter contre le virus de façon efficace. Les intérêts des capitalistes constitueront aussi un obstacle dans d’autres crises à venir, quelle que soit la soi-disant solidarité des pays impérialistes.