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Le recrutement Jean-Claude Mailly par la société de conseil Alixio, dirigée par Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, a été une belle occasion pour Pascal Pavageau d’aligner une fois de plus son ancien chef. Depuis le congrès qui l’a élu en avril dernier, Pavageau a cherché à concentrer les critiques internes concernant la politique de FO sur les ordonnances lois travail sur la figure de Jean-Claude Mailly. Quitte à passer sous silence sa validation par le bureau exécutif dont Pascal Pavageau faisait également partie. En se faisant engagé par la société de conseil patronal d’Alixio, Jean-Claude Mailly lui a presque tendu le bâton pour se faire battre….

Sur Public Sénat, ce lundi, Pavageau a critiqué « sa désignation au cabinet de M. Soubie, surtout pour les missions qui vont être les siennes qui s’inscrivent quand même dans une logique d’accompagner aussi des plans de restructurations patronaux et au niveau des entreprises ». Et a clairement mis en question le maintien de son mandat de représentation de FO au sein du Conseil Economique et Social Européen et son appartenance à l’organisation.

La réponse de Jean-Claude Mailly, aux accents de règlements de compte, a été cinglante. Dans un mail signé « Jean-Claude Mailly, adhérent FO » que le Monde s’est procuré, l’ancien chef de la centrale s’est indigné de ses propos et a attaqué « le comportement et les expressions publiques » de Pavageau, lui recommandant d’adopter « dans un contexte difficile […] détermination, sang froid, écoute, diplomatie, responsabilité et sens de l’unité ». Recommandation ou menace ? Récemment, une fuite parue dans le Canard Enchainé a révélé le licenciement d’un personnel de FO par la nouvelle équipe de Pavageau pour des raisons de « loyauté » envers Mailly. Avec ces derniers règlements de compte, tout porte à croire que la crise interne que traverse Force Ouvrière depuis les ordonnances Travail n’est pas prête de se refermer…