Crédits photo : Philippe Lopez / AFP

Ce n’est évidemment pas une surprise, tant l’exécutif a multiplié, par le biais des ministres comme du président-roi, les annonces d’inflexibilité sur la question de la réforme du ferroviaire. De quoi chercher à démobiliser les cheminots et les usagers solidaires, mais aussi (et surtout) à souder les rangs d’une majorité parlementaire qui manifeste quelques signes de désaccord, notamment sur la question de l’intervention musclée à Notre-Dame-Des-Landes, sur la question des universités ou bien encore sur le dossier syrien.

Sur ce plan-là, semble-t-il, le message est passé. En effet, par 454 voix pour et 80 contre, le projet de réforme du ferroviaire porté par le gouvernement et préconisé par le rapport Spinetta a été largement adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale. Une démonstration de force qui explicite, si besoin en était encore, et malgré les minauderies du gouvernement sur de pseudo-concertations, qu’il n’y a rien à négocier avec Macron et ses sbires !

Du côté des organisations syndicales, l’heure n’est donc plus à la tergiversation sur de possibles négociations ou sur les modalités d’actions. Face au passage « en force » du gouvernement – pour paraphraser Plenel – il s’agit aujourd’hui d’imposer un rapport de force conséquent au gouvernement pour le retrait inconditionnel et total de la réforme ferroviaire.

Cela passe, bien évidemment, par un durcissement de la mobilisation tant sur le fond que sur la forme. C’est-à-dire, par l’organisation d’assemblées générales décisionnaires, impliquant syndiqués et non-syndiqués, et par le respect strict des mandats décidés collectivement, sous contrôle constant des cheminots grévistes. Pour ce faire, l’abandon du calendrier du 2 jours sur 5 pour une grève reconductible par période de 24 heures est absolument essentiel, non seulement pour massifier les assemblées générales, maintenir le cadre unitaire historique actuellement en place et permettre l’unité de l’ensemble des cheminots dans le combat contre Macron, son gouvernement et ses réformes. À ce titre, la date de mobilisation du 19 avril est absolument centrale pour apporter une première réponse massive au gouvernement, et démontrer dans la rue que le combat ne fait que commencer.