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Dans un lycée nantais où la « grève des notes » atteint les 60% du corps enseignant, le chef d’établissement a envoyé un courrier aux représentants syndicaux et aux professeurs en leur expliquant que cela relevait de la faute professionnelle et pouvait même s’avérer être un délit.

Ses courriers sont justifiés par le gouvernement via le directeur général des ressources humaines au ministère de l’éducation nationale, Édouard Geffray, qui explique : « Ce qu’on attend d’un professeur, c’est bien sûr de transmettre aux élèves. Mais c’est aussi de leur permettre de progresser. Mettre 20/20 à un élève, ce n’est pas le meilleur moyen de lui rendre service : cela ne lui permet pas d’identifier ses points faibles. Donc c’est tout simplement contraire aux obligations professionnelles du professeur. Et c’est pour cela que cela mérite un rappel à l’ordre. »

Un « rappel à l’ordre » : ces mots graves de la part du gouvernement et l’accusation de délit présente dans le courrier du chef d’établissement cherchent à effrayer les enseignants mobilisés en criminalisant leurs actions. Ces déclarations visent à les discréditer auprès de l’opinion générale et à les faire taire pour empêcher le débat public sur ces attaques profondément anti-sociales à l’encontre de l’enseignement.

Laurent, un représentant syndical témoigne : "On nous accuse des conséquences désastreuses sur l’orientation des élèves, ce qui n’est absolument pas notre volonté."
Rendre responsables les syndicats et les enseignants de l’orientation potentiellement désastreuse de leurs élèves alors même qu’ils se battent pour leur avenir participe de la volonté de salir la mobilisation et d’effrayer les parents.

Cette nouvelle forme de répression témoigne de la difficulté qu’a actuellement le gouvernement pour faire passer ses lois dans un contexte d’indignation et de révolte générale moins d’une semaine après le 17ème acte des gilets jaunes.

Réprimer physiquement les personnes qui se rendent en manifestations et réprimer administrativement ceux qui se mobilisent à l’intérieur de leur lieu de travail, c’est ainsi que le gouvernement de Macron règne sur la France depuis maintenant plusieurs mois.