Le projet de moralisation de la vie publique part en éclat aussi vite que le premier gouvernement Macron avec son lot de départ pour cause d’affaires. Le Sénat a, en effet, adopté un amendement de retrait qui devrait permettre à l’Assemblée de voter une loi de moralisation dont serait absente l’interdiction des emplois familiaux pour les parlementaires. Quand on sait que cette loi s’est imposée suite au « Pénélope Gate » et aux suspicions emplois fictifs des enfants de Fillon, ce retournement montre que la moralisation de la vie publique ne viendra jamais de la part de ceux qui détournent continuellement des fonds publics.

Jacques-Yves Collombat défend cette décision du Sénat en prétextant que l’interdiction de l’emploi des membres de la famille par les parlementaires n’est pas une « solution satisfaisante » car ses effets sur « l’amélioration du travail législatif sont hypothétiques ». Autre stratégie pour justifier l’ordre établi et la continuité des choses : minimiser la gravité des faits. Catherine Tasca, élue PS des Yvelines, ne voit qu’un « fait divers » dans cette affaire Fillon qui a conduit à mettre à l’ordre du jour la loi de moralisation.

Or, loin d’être un simple fait divers, cette affaire constitue un exemple emblématique de la corruption généralisée du système. Une loi de moralisation apparaît même, face à ce degré de corruption, bien insuffisante. En effet, l’affaire Fillon a coûté l’élection au candidat de la droite, mais elle n’aura pas eu raison de la corruption généralisée des parlementaires et des affaires d’emplois fictifs. Pour y mettre un terme, c’est la révocabilité des élus et le plafonnement de leurs indemnités au salaire médian qu’il faut exiger pour véritablement moraliser la vie publique. Et pour finir supprimons le Sénat !