Jupiter est tombé de sa planète depuis plusieurs semaines déjà, et le moins qu’on puisse dire c’est que la chute a été brutale. Voilà plus d’un mois qu’il se casse les dents sur la mobilisation sans précédent des Gilets Jaunes, sans parler de la colère d’une partie de la jeunesse – notamment lycéenne – qui s’est exprimée dans la rue.

La fébrilité de l’exécutif et la faiblesse de Macron étaient encore une fois palpables ces derniers jours, alors que l’agenda présidentiel était chamboulé pour organiser en urgence une rencontre avec le premier ministre et une majorité du gouvernement ce mardi soir. A l’ordre du jour notamment, l’organisation d’un « grand débat national », qui a pour objectif d’ouvrir le dialogue avec les Gilets Jaunes dans le but de faire retomber la colère et la contestation.

Les heures qui ont précédé ce rendez-vous gouvernemental convoqué en urgence ont également été le théâtre d’un grand cafouillage. L’exécutif annonçait à la mi-journée que puisque la hausse des taxes était annulée, les mesures qui avaient été annoncées en novembre allaient pour la plupart être annulées. Entre autres concernant la hausse de 50€ du chèque énergie et le relèvement du barème kilométrique.

En d’autres termes, le gouvernement annonçait déjà reprendre d’une main les miettes qu’il avait données de l’autre. Mais quelques heures plus tard – et le tollé immédiat suscité par cette annonce n’y est certainement pas pour rien – l’exécutif revenait sur cette annonce, et affirmait maintenir ces mesures.

Ce que ce « cafouillage » met une nouvelle fois en lumière, c’est que déjà fortement affaibli par la scandaleuse affaire Benalla et le départ de deux de ses ministres à la rentrée, Macron ne sait plus où donner de la tête pour tenter de refermer la brèche béante dans laquelle se sont engouffrés les Gilets Jaunes. Ce qu’il faut y voir en creux, c’est qu’il est plus nécessaire que jamais de maintenir la pression contre ce gouvernement des riches, car s’il ne fait que reculer et trébucher, il finira par tomber.