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Après la loi Travail…

Le gouvernement souhaite réformer les universités par ordonnance

Dans un projet de loi étudié en conseil des ministres s’est glissé une nouvelle mesure concernant les universités : la possibilité pour le gouvernement de les réformer… par ordonnance.

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Fin novembre, le conseil des ministres a examiné le « Projet de loi pour un Etat au service d’une société de confiance ». Entre le droit à l’erreur et toute une série de cadeaux pour les patrons, s’est glissé l’article 28 autorisant le Gouvernement à réformer l’université par ordonnance.

En plus de la série d’attaques que va mettre en place le gouvernement et son « plan étudiants » sur les lycées et les universités, instaurant une sélection qui ne dit pas son nom et faisant un pas de plus vers une université aux mains du patronat, l’article 28 du projet de loi précise que le Gouvernement pourra prendre des mesures « visant à faciliter le regroupement des établissements d’enseignement supérieur et de recherche par l’expérimentation de nouveaux modes d’organisation ». Le texte précise que ces mesures porteront sur les statuts des ComUE (Communauté d’universités et d’établissement), et des établissements fusionnés, en établissant des nouveaux modes de fonctionnement. Dans le prolongement des lois sur l’autonomie des Universités (LRU en 2007, puis loi Fioraso en 2013), il s’agit en réalité d’une nouvelle étape vers la privatisation des universités.

Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour comprendre ce qu’impliqueront ces nouveaux statuts dans une logique globale qui est celle de rendre les universités le plus rentable possible pour le patronat. Il s’agira de creuser encore plus le fossé entre les universités d’élites, et les facs poubelles en mutualisant ou en fermant les filières réputées non-rentables pour la bourgeoisie, comme les sciences humaines, et en faisant rentrer dans les conseils d’administration des présidents d’entreprises privées comme c’est déjà le cas dans plusieurs universités.

Cela fait des années qu’il est répété que la France doit se plier aux exigences du processus de Bologne, que notre système éducatif n’est pas viable économiquement sur le marché international. Mais le gouvernement Macron compte bien rattraper son retard sur ses voisins européens : sélection à la fac, contrôle accru sur les lycéens et les étudiants, et évidemment fusion et privatisation des universités. Et il est bien conscient du caractère imprévisible des mobilisations étudiantes, et opère cette privatisation très subtilement, en insérant par exemple un article 28 dans un projet de loi nommé « Pour un état au service d’une société de confiance ». Il n’y plus l’ombre d’un doute en ce qui concerne le vrai visage d’un gouvernement qui publiquement fait l’éloge du dialogue social, mais qui, dans le même temps, prévoit de transformer l’université à coups d’ordonnances.


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