Dans les faits, aujourd’hui, Arnaud Montebourg s’est présenté officiellement en tant que candidat pour les primaires, avec un discours de souverainiste de gauche, à côté d’autres anciens ministres comme Benoit Hamon, auquel va s’ajouter rapidement le responsable de Matignon. De cette façon, l’exécutif tente d’installer une concurrence entre l’actuel Premier ministre et des anciens ministres de Hollande : tous responsables de l’augmentation du chômage, de l’insécurité, de la fermeture des entreprises. Il ne faut pas oublier que ceux qui tentent aujourd’hui de se faire passer comme des opposants à Valls, étaient de ceux qui lui ont permis d’atteindre le poste de Premier ministre, par les manœuvres concoctées contre le premier gouvernement de Hollande qui se trouvaient entre les mains de Jean-Marc Ayrault.

Cependant, malgré toutes ces manœuvres désespérées, il n’est pas du tout certain que le stratagème Hollande / Valls, auquel Montebourg se prête, réussisse à récupérer le « peuple de gauche ». Hier, selon un dernier sondage, quelque que soit le candidat à l’élection présidentielle issue de la primaire PS, tous se placent cinquième derrière Fillon, Le Pen, Macron (ce libéral à la Fillon et ex-Rothschild, un autre ancien ministre de Hollande, qui se présente avec un discours de politique "innovante", ni de droite ni de gauche) et plus inquiétant pour le PS : Jean-Luc Mélenchon. La seule différence est que Valls atteindrait 9% contre 7% de Hollande et Montebourg 5%. Toute la question est maintenant de faire que le cirque des primaires puisse profiter de la brèche créée par la candidature présidentielle inattendue de Fillon et la peur engendrée par son discours et son programme ultra néolibéral, l’objectif étant d’essayer de regagner sa base sociale perdue et de pas être responsable que la gauche ne parvienne pas au second tour. Une tentative de recréer une variante vote utile à la gauche de la « extrême centre » Les républicains / PS, pour éviter le scénario du cauchemar annoncé de la "pasokisation" du PS.